La cour d’appel irakienne a confirmé mardi la peine de mort prononcée en novembre contre Saddam Hussein. L’ancien dictateur devra être pendu dans les 30 jours pour le massacre de 148 chiites à Doujaïl en 1982.
"A partir de demain, la peine pourra être exécutée à tout moment", a déclaré le juge Aref Chahine. Elle "doit être appliquée d’ici 30 jours".
"La cour d’appel a approuvé le verdict sur la pendaison de Saddam", avait auparavant annoncé Mouwafak al-Roubaie, conseiller à la sécurité nationale irakienne.
Les décisions de l’instance d’appel du tribunal pénal irakien doivent encore être ratifiées par le président Jalal Talabani et ses deux vice-présidents. M. Talabani, qui est kurde, est opposé à la peine capitale mais a déjà délégué par le passé à l’un des vice-présidents un ordre d’exécution à mort. Le vice-président chiite Adil Abdoul-Mahdi a déjà dit qu’il accepterait de signer l’arrêt de mort de Saddam Hussein.
La Maison Blanche a estimé mardi que "c’est un jour important pour le peuple irakien". "Saddam Hussein a bénéficié des procédures judiciaires et des droits légaux, qu’il a si longtemps refusés au peuple irakien", a déclaré le secrétaire adjoint à la presse Scott Stanzel.
Les peines de mort prononcées en novembre dernier contre Barzan Ibrahim, demi-frère du président déchu et ancien chef des services de renseignement irakiens, et Aouad Hamed al-Bandar, ex-chef du tribunal révolutionnaire d’Irak, ont également été confirmées.
Quant à la condamnation à la prison à vie décidée en première instance contre l’ancien vice-président Taha Yassine Ramadan, reconnu coupable de meurtre avec préméditation dans le massacre de Doujaïl, elle a été jugée trop clémente par la cour d’appel, qui a réclamé la peine de mort dans un courrier au tribunal pénal irakien.
Le 5 novembre dernier, le tribunal pénal irakien avait condamné l’ancien raïs à la mort par pendaison pour le massacre commis à Doujaïl en 1982, après une tentative d’assassinat contre sa personne.
L’exécution de Saddam Hussein pourrait nourrir les violences inter-communautaires. La majorité chiite souhaite la mort de l’ancien raïs mais la communauté sunnite considère que le procès n’a pas été juste. AP
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