Poursuivie pour deux chefs d’accusation, notamment, falsification et incitation à l’insurrection lors des élections présidentielles rwandaises du mois d’août dernier, Diane Rwigara, opposante de 37 ans, avait été emprisonnée au moment où elle s’est portée candidate pour briguer la magistrature suprême contre Paul Kagamé. Ce dernier briguait second mandat.
Détenues en attendant leur procès, Diane Rwigara et sa mère ont passé près d’un an en incarcération. Cette décision de libération était accueillie avec beaucoup de joie, autant par la famille des détenues que par les partis de l’opposition de la République rwandaise. Pour l’instant, les trois juges ont estimé qu’il n’y a pas assez de preuves pour les maintenir en détention d’où leur libération immédiate à condition de ne pas sortir de Kigali et de remettre aux autorités leurs deux passeports.
L’opposante encourt une peine de quinze (15) ans de réclusion pour l’incitation à l’insurrection et sept (7) autres années de prison pour falsification de documents et pratiques sectaires, si elle est reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés, lors d’un procès prévu en novembre prochain.
Déjà Anne, la sœur de Diane Rwigara, elle aussi relâchée faute de charge après un moment passé en prison, estime que sa sœur Diane est innocente : « Elles sont innocentes et nous savons que les charges pesant contre ma sœur et ma mère sont fausses et qu’elles ont été montées pour des raisons politiques ».
À noter que Paul Kagamé, président de la République rwandaise, est constamment accusé de bafouer la liberté d’expression et de museler toute opposition, malgré les grands efforts pour le développement d’un pays sorti d’une crise profonde de génocide en 1994.
Issa DJIGUIBA