Rwanda: la commission électorale confirme la large victoire de Kagame

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Paul Kagame durant sa campagne, ici le 2 août 2017.
Paul Kagame durant sa campagne, ici le 2 août 2017. © REUTERS/Jean Bizimana

Au Rwanda, la commission électorale a publié samedi 5 août les résultats complets de l’élection présidentielle. Elle a confirmé la large victoire du président sortant Paul Kagame qui a été réélu avec plus de 98% des voix. Ses adversaires, le candidat indépendant Philippe Mpayimana et Frank Habineza, le président de la seule formation d’opposition tolérée du pays, le Parti démocratique vert, ont tous deux recueilli moins de 1% des voix. Le taux de participation, 96 %, est très élevé. Paul Kagame rempile donc sans surprise pour un 3e septennat. Crédité d’avoir mis fin au génocide de 1994 et relevé une économie exsangue après les massacres, Paul Kagame est cependant régulièrement critiqué pour le manque d’ouverture démocratique de son pays.

98,6% des voix. Un score encore plus élevé que lors des deux précédentes présidentielles en 2003 et 2010 à l’issue desquelles Paul Kagame avait récolté respectivement 95 et 93% des suffrages exprimés. Rares sont ceux au Rwanda qui doutaient de cette réélection. L’intéressé lui-même a répété lors de la campagne électorale que cette présidentielle n’était qu’une formalité.

Pour preuve selon Paul Kagame l’adoption en 2015 par 98% des Rwandais d’une réforme controversée de la Constitution l’autorisant à briguer ce 3e mandat. Et à potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034.

Dans la même ligne que les précédentes élections, la participation qui s’élève à 96% a été massive. Car au Rwanda, si le vote n’est pas obligatoire, il est fortement encouragé par les autorités.

Des adversaires invisibles

La victoire écrasante du président rwandais est à l’image de sa campagne électorale. A chacun de ses meetings, des milliers de personnes étaient rassemblées. Le parti du président rwandais, le FPR, est hégémonique depuis 23 ans, tient le pays d’une main de fer et possède des moyens financiers considérables.

De fait, les deux adversaires de Paul Kagame sont passés quasiment inaperçus pendant trois semaines. Au point que certains observateurs les qualifient de simple « façade » à destination de la communauté internationale.

Le camp Kagame satisfait, l’opposition morose

Du côté du parti au pouvoir, on ne cache pas sa satisfaction. Wellars Gasamagera, est le porte-parole de campagne du FPR : «  Nous nous attendions certainement à cette victoire, avec une marge confortable. Nous ne sommes pas déçus. Ça reflète évidemment la volonté des Rwandais (…) Nous sommes satisfaits de cela. »

Les adversaires de Paul Kagame, Philippe Mpayimana et Frank Habineza ont tous deux reconnu leur défaite. Lors d’une conférence de presse, ce dernier a toutefois dénoncé les tracasseries des autorités locales pendant sa campagne électorale.

Selon le président du Parti démocratique vert, dans l’est du pays des responsables locaux l’ont empêché de tenir un meeting : « Bien sûr nous savons que la force du FPR est d’avoir des structures au niveau local, ce n’est pas le problème. Le problème est le conflit d’intérêts entre les structures gouvernementales et les structures du FPR. »

Enfin, à l’international, les Etats-Unis ont été les premiers à réagir. Le département d’Etat américain a félicité le peuple rwandais pour sa participation et se dit à ses côtés dans ses efforts pour construire une démocratie. Mais la diplomatie américaine se dit en revanche perturbée par « les irrégularités observées au cours du vote ». Elle réitère également ses préoccupations concernant l’intégrité du processus de vote, le manque de transparence, les actes d’intimidation relayés par la presse.

Il y avait certaines irrégularités. Il y a une question de transparence, surtout dans le processus d’accréditation des candidats de l’opposition.
Par RFI Publié le 06-08-2017 

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