Une association malienne propose des kits de nourriture aux fidèles pour qu’ils puissent rompre le jeûne du Ramadan en dehors de chez eux, après le coucher du soleil.
Les aléas du quotidien n’empêcheront pas les habitants de Bamako de rompre le jeûne du Ramadan. C’est en tout cas le but que s’efforce d’atteindre l’association Sunacari gratuit, qui a décidé d’offrir des kits de nourriture et d’eau aux fidèles se trouvant dans la rue après le coucher du soleil.
Le principe est simple: quelques dattes, des sucreries, une bouteille d’eau et du kinkéliba, une tisane locale, pour rompre le jeûne, comme l’explique l’association sur Facebook. Pratique lorsqu’on se retrouve dans les embouteillages après une journée passée sans boire ni manger.
“Il y a beaucoup de personnes qui n’ont rien à manger au moment de la rupture du jeûne. C’est une très bonne chose qu’ils offrent gracieusement ses kits. Je leur souhaite une bonne continuation et qu’ils mettent tout en œuvre pour élargir l’initiative à d’autres quartiers”, explique un passant au média Le 360.
Les kits, vendus pour la modique somme de 300 francs CFA (environ 45 centimes d’euros), sont distribués dans cinq points de la capitale, principalement à des carrefours fréquentés. Tous les jours, 300 kits sont distribués sur chacun de ces cinq sites.
Jeûne sous tension en Europe
La question de la rupture du jeûne a causé plusieurs remous en Europe ces dernières semaines, particulièrement dans le monde du sport. Les ligues de football britanniques ont autorisé leurs joueurs musulmans à faire une pause durant les matchs pour se sustenter. Plusieurs joueurs d’Everton en ont par exemple profité lors d’un récent match contre Tottenham.
Mais le sujet a créé des tensions en France, où la Fédération française de foot (FFF) a refusé l’interruption des matchs pour rupture de jeûne. La FFF a rappelé qu’elle se refusait à “tout discours ou affichage à caractère politique, idéologique, religieux”, dans un mail adressé aux arbitre, les contrevenants s’exposant à des sanctions.
Ce 2 avril, l’entraîneur du FC Nantes, Antoine Kombouaré, était allé encore plus loin en décidant de ne pas aligner son défenseur Jaouen Hadjam contre Reims, car celui-ci refusait de rompre le jeûne et de s’alimenter un jour de match.
“Le ramadan, pendant la semaine, pas de souci. Mais, les jours de match, c’est interdit. Ceux qui font le ramadan le jour de match, resteront chez eux. Je ne vais pas jouer avec la santé des joueurs, ni mettre les autres joueurs en difficulté. Quand on ne s’alimente pas toute la journée, ça devient compliqué” avait déjà déclaré l’entraîneur en 2009.