Ça y est ! Deux semaines après la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel, Roch Marc Christian Kaboré a reçu tous les attributs de Président du Faso. C’est en présence de nombreux Chefs d’Etat et délégations étrangères qu’il a prêté serment ce mardi 29 décembre 2015 en fin de matinée dans un Palais des Sports de Ouaga 2000 qui a refusé du monde.
Pour cet « événement historique », peu de personnes ont voulu se faire conter les actes. Une mobilisation qui a, visiblement, défié le dispositif organisationnel mis en place. Obligeant les responsables à prier les « sambiissi » (frères et sœurs, en langue nationale mooré) à mettre en exergue leur sens de l’hospitalité en libérant les places assises pour les invités venus des pays amis.
Dans cette ambiance surchauffée, on pouvait aussi se ‘’délecter’’ les yeux de ces posters du Président placés de part et d’autre à l’intérieur de la cuvette du Palais et sur lesquels on pouvait lire : « Roch Marc Christian, Président du Faso, le Burkina est fier », « Célébrons la victoire du Peuple », « Le Burkina a choisi ». Ici également, on ne manque pas le moindre geste des personnalités ou encore des ‘’propos forts’’ des maîtres de cérémonie. Ainsi, l’annonce de la présence des anciens Présidents Nigérian Olusegun Obasandjo, Nigérien Salou Djibo et Ghanéen Jerry John Rawlings arrache des tonnerres d’applaudissements.
La présence des candidats à l’élection présidentielle recevra également ce chaleureux accueil du Palais des Sports, certainement en signe de reconnaissance de l’esprit de ‘’fair-play’’ qui les a animés dans cette joute démocratique.
A 12h30, on assiste à l’entrée des Chefs d’Etat des pays amis : Macky Sall du Sénégal, par ailleurs Président de la CEDEAO ; Faure Gnassingbé du Togo ; Alpha Condé de la Guinée-Conakry ; Ibrahim Boubacar Keïta du Mali ; Ali Bongo Ondimba du Gabon ; le Président béninois Thomas Boni Yayi (affectueusement appelé, Monsieur Bonne Nouvelle) ; John Dramani Mahama du Ghana ; Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Mahamadou Issoufou du Niger. Des Chefs d’Etat accompagnés chacun de fortes délégations ; les unes aussi importantes que les autres. Celle de la Côte d’Ivoire ne passe pas inaperçue avec entre autres présences, celles du ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères, Charles Diby Koffi ; du ministre de l’intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko et de la « Dame de fer », Pr Henriette Dagri-Diabaté, Grand chancelier de l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire.
12h35, le Président du Faso sortant, Michel Kafando, fait son entrée. Le public l’accueille« comme il se doit ». C’est le début de la cérémonie avec le discours à la dose d’au revoir de celui qui aura conduit la Transition politique burkinabè jusqu’à son terme. Cet acte laisse la place à la prestation de serment proprement dite avec l’entrée des « Sages » du Conseil constitutionnel. Il est 12h50, lorsque l’audience solennelle du Conseil Constitutionnel est déclarée ouverte. Après les différents « salamalecs » des maîtres des lieux (les Sages), le Président de l’institution, Kassoum Kambou ordonne à deux des siens de faire entrer Roch Marc Christian Kaboré. A 12 h 55, l’élu fait son entrée sous ‘’escorte’’ des deux « sages ». Roch Marc Christian Kaboré est accueilli par un tonnerre d’applaudissements et autres slogans. S’en suit la lecture par le secrétaire général du Conseil constitutionnel, des actes relatifs à l’investiture et à la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle.
Puis, il est invité à l’ultime formule de serment qu’il récite :« Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso ». Et Kassoum Kambou acquiesce : « Le Conseil constitutionnel vous donne acte de votre serment, vous déclare installé dans vos fonctions de Président du Faso et vous renvoie à l’exercice de vos fonctions ».
Le désormais Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, remet enfin la liste de ses Biens, conformément à l’article 44 de la Constitution. Pourvu de tous les attributs liés à ses fonctions, le Président du Faso a donné une vue d’ensemble de ce qu’il entend imprimer au Burkina tandis que Michel Kafando livrait, quelques temps avant, son dernier discours.
Dernier discours de Michel Kafando et le premier du Président Roch Marc Christian Kaboré
Le désormais ancien Chef d’Etat, Michel Kafando, va d’abord se montrer reconnaissant envers les invités, notamment les Chefs d’Etat des pays amis qui ont tenu à venir communier avec le peuple burkinabè, « en ce jour mémorable. Jour chargé de symbole où le Burkina Faso va inaugurer une nouvelle ère de son histoire, conformément au vœu exprimé lors du mouvement insurrectionnel des 30 et 31 octobre 2014. ».
Pour la 3ème fois, rappelle-t-il, le Burkina Faso va avoir un Président civil. Un Président civil sur les neuf Chefs d’Etat de son histoire. Et pour la première fois, poursuit-il, un Président civil va remettre le pouvoir à un Président civil. Michel Kafando profite de cet instant pour rendre un hommage au peuple et, en particulier à la jeunesse et aux Chefs d’Etat de la CEDEAO. A son successeur, il souhaite ‘’tous les vœux de bonheur et de succès’’ avant de se montrer disponible pour l’accompagner en cas de besoin.
C’est par le terme expressif de« Peuple combattant du Burkina », que le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a, dès l’entame de son tout premier discours, sollicité les Burkinabè et les témoins de son investiture. Un terme par lequel, Roch Marc Christian Kaboré va, d’une part s’engager et d’autre part, engager les dix-sept millions de Burkinabè et chacun d’eux, pris individuellement. « C’est ensemble que nous avons voulu et obtenu le changement, ensemble nous devons en faire un bien commun pour la paix, la stabilité et la prospérité de la Nation », a-t-il adossé à toutes les couches sociales du pays. Et pour cela, il prend son bâton de pèlerin : « Je prends ici l’engagement d’instaurer un dialogue social fécond avec tous les Burkinabé pour qu’ensemble nous brisions les chaînes de la misère pour construire, dans la tolérance et la discipline républicaine, une nation forte, digne et respectée ». Appelant chaque Burkinabè à faire en sorte que « nous reconnaissions à l’Etat sa place et son rôle prépondérants dans la conduite des affaires publiques, son autorité, toute son autorité dans le fonctionnement harmonieux et régulier des institutions républicaines afin de garantir une bonne gouvernance au profit de l’ensemble des citoyens ».‘’Armé’’ de la conviction qu’« Un jour nouveau se lève au Burkina Faso, chargé d’espoir pour un lendemain meilleur », le Président du Faso, rassure que son programme ambitionne de répondre à la quête de justice, de transparence, de démocratie et de prospérité partagée exprimée par toutes les composantes de la Nation.
La bonne gouvernance, la vérité et la justice, la sécurité et les réformes sont en ligne de mire des ‘’actions fortes’’ du nouveau Président du Faso avec en sus, le retour à l’intégrité.
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net
Nous les africains, nous adorons fermer les yeux sur les fait réels, par ignorance ? par mauvaise fois ou tout simplement par bêtises ?
Que ce soit par Macky SALL ou Roch Marc Christian KABORE avant de postulé comme président de leur pays étaient des fonctionnaires de l’Etat. Sachant le salaire de nos fonctionnaires, l’argent qui ont investit pour leur campagne est tout simplement indécent !!! Vont tout simplement se mettre en prison contre corruption ou bien ils vont effacer avec une baquette magique leur détournement passé ?!
Oui je sais, il va toujours avoir des imbéciles qu’ils vont dire qu’ils n’ont rien volé …
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