Robert Mugabe, le début de la fin ?

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Robert Mugabe, le début de la fin ?
Âgé de 92 ans, Robert Mugabe est au pouvoir depuis l’indépendance du pays, en 1980. © DR
Entre la rue et l’écran, le mouvement #ThisFlag met Mugabe sous pression, qui s’accroche, quitte à plonger son pays dans le chaos.

Manifestations, grève générale et mobilisation sur les réseaux sociaux sur fond de crise économique secouent le Zimbabwe, pays où la contestation s’exprime rarement au grand jour, signe d’un ras-le-bol grandissant de la population contre le président Robert Mugabe, selon des analystes.

Une crise économique qui perdure

L’économie du Zimbabwe est plongée dans une crise sans fin depuis plus d’une décennie. Les banques manquent cruellement de liquidités, tout comme le gouvernement qui n’a pas pu payer en juin les salaires des fonctionnaires, à l’exception de ceux des forces de l’ordre. Les autorités ont interdit l’importation de produits de première nécessité, comme l’huile et le lait en poudre, officiellement pour favoriser les produits locaux. Mais la décision a été très mal accueillie au moment où le pays est frappé par une grave sécheresse, qui menace de faim des millions de personnes. “Les gens commencent à se demander qui est la source de leurs problèmes. La colère monte”, souligne Rushweat Mukundu, analyste politique à l’Institut pour la démocratie au Zimbabwe, basé à Harare.

Manifestations dans tout le pays

“Les actes spontanés auxquels on assiste pourraient s’intensifier jusqu’à un soulèvement” contre le président Mugabe, qui dirige son pays d’une main de fer depuis 1980, affirme-t-il à l’AFP. Les manifestations mettent en lumière la frustration grandissante de la population, d’habitude étouffée par les forces de sécurité, dans un pays où 90 % des actifs n’ont pas d’emploi formel. Mercredi, le pays a tourné au ralenti lors d’une grève générale à l’appel des syndicats, événement rarissime : de nombreux commerces, écoles et tribunaux sont restés fermés, tandis que les transports en commun étaient paralysés. Déjà, en début de semaine, les chauffeurs de transports en commun avaient protesté contre la corruption policière. Les autorités ont procédé à une centaine d’arrestations. Quelques jours plus tôt, environ 70 personnes avaient été interpellées au poste-frontière de Beitbridge (Sud), frontalier de l’Afrique du Sud, alors qu’elles dénonçaient l’interdiction d’importer des produits de première nécessité. “Les fonctionnaires qui étaient loyaux au gouvernement parce qu’ils recevaient leur salaire et profitaient de leur position pour se remplir un peu les poches font désormais partie des mécontents”, constate Rushweat Mukundu. Même la police et l’armée – essentielles à Robert Mugabe pour se maintenir au pouvoir – ont été payées avec une douzaine de jours de retard le mois dernier.

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