Rétrospective : Discours du Docteur Asagyesfo Kwame Nkrumah président de la république du Ghana au sommet de l’OUA le 24 mai 1963 (1ERE PARTIE) : Unis nous résistons

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Je suis heureux de me trouver à Addis-Abeba, en cette occasion hautement  historique. J’apporte avec moi les espoirs et les félicitations fraternelles adressés par le gouvernement et le peuple du Ghana à Sa majesté Impériale Hailé Sélassié et à tous les Chefs d’Etat africains rassemblés dans cette ancienne capitale, en ce jour qui fera époque dans notre histoire. Notre objectif, c’est, dès maintenant, l’unité africaine. Il n’y a pas de temps à perdre. Nous devons maintenant nous unir ou périr. Je suis certain que par des efforts concertés et notre ferme propos, nous allons jeter ici même les fondations sur lesquelles s’élèvera une union continentale des Etats africains. Lors de la première réunion des Chefs d’Etat africains, où j’avais l’honneur de recevoir nos hôtes, il n’y avait que huit représentants d’Etats indépendants. Aujourd’hui cinq années plus tard, nous voici réunis à Addis-Abeba, comme représentants d’Etats Africains dont le nombre s’élève à trente deux, comme hôtes de Sa Majesté Impériale Hailé Selassié Premier et du Gouvernement et du Peuple de l’Ethiopie. A Sa Majesté Impériale je tiens à exprimer, au nom du Gouvernement et du Peuple du Ghana, la profonde reconnaissance que j’éprouve pour un accueil si hautement cordial et une si généreuse hospitalité.

L’accroissement de nos effectifs, dans ce bref espace de temps, est un témoignage flagrant de l’indomptable et irrésistible élan de nos peuples vers l’indépendance. C’est également un signe de l’aspect révolutionnaire que revêtent les évènements mondiaux au cours de la seconde moitié de notre siècle. Dans la tâche qui s’étend devant nous pour l’unification de notre continent, nous devons prendre ce rythme, sous peine de rester en arrière. Cette tâche ne saurait être abordée dans un rythme qui appartiendrait à une autre époque que la nôtre. Si nous restions en arrière, dans cet élan sans précédent qui entraine les actes et les évènements contemporains, cela signifierait que nous allons au devant de l’échec et que nous consumons notre propre ruine.  Tout un contient nous a imposé le mandat de jeter les fondations de notre union à cette conférence. La responsabilité nous incombe d’exécuter ce mandat en créant ici même et dès maintenant les bases sur lesquelles doit s’élever la superstructure indispensable»

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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