La Guinée-Bissau connaît une instabilité chronique depuis son indépendance en 1974 et est régulièrement frappée par des coups d’Etat et des violences où l’armée joue un rôle prépondérant.
L’armée de Guinée-Bissau restée loyale au gouvernement s’est lancée hier dans la traque des auteurs de la tentative présumée de coup d’Etat militaire de la veille, enregistrant au moins un mort. Des parlementaires opposés au gouvernement sont aussi recherchés. Une équipe de militaires, policiers et paramilitaires a échangé des tirs avec des suspects armés dans la nuit de lundi à hier dans la périphérie de Bissau. Un de ses membres a été tué sur le coup et trois autres ont été blessés dont un grièvement. Parmi les personnes arrêtées, figure le chef de la Marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, “considéré comme le cerveau de ce soulèvement”. Il aurait été conduit à Mansoa, à environ 60 kilomètres au nord de Bissau, où se trouve une garnison militaire. Ce contre-amiral est une personnalité controversée depuis quelques années en Guinée-Bissau. Son nom a souvent été cité dans les enquêtes sur le trafic de drogue dans ce pays. En août 2008, José Américo Bubo Na Tchuto avait été accusé d’avoir voulu renverser le régime du président Joao Bernardo Vieira – qui a été assassiné en mars 2009 par des militaires – puis blanchi en mai 2010 par la justice militaire. Après avoir été longtemps réputé proche du chef de l’armée, le général Antonio Indjai, il était engagé depuis quelques mois dans une rivalité avec lui, d’après les observateurs et la presse locale. Certains observateurs voient dans ces derniers évènements un règlement de comptes entre les deux officiers par hommes interposés.