Au moins onze personnes ont été tuées, mardi, dans des manifestations contre un projet de révision de la loi électorale susceptible d’entraîner le report de l’élection présidentielle fixée à 2016. Internet et les SMS sont coupés dans le pays.
Personne, a priori, n’est surpris par la tension entre l’opposition et le pouvoir congolais. Elle est le reflet du débat tout aussi houleux entre les deux camps à propos de la volonté du président Kabila d’aller au-delà de la limite constitutionnelle qui est fixée à son mandat.
En revanche, la réaction des forces de l’ordre congolaises face aux manifestations d’hier était visiblement disproportionnée et inattendue. Cette approche violente est non seulement prématurée, mais aussi contre-productive. Elle est surtout l’incarnation d’un pouvoir qui ne semble rien avoir appris de la chute de Blaise Compaoré.
L’exemple du Burkina Faso
Certains avaient bel et bien prédit que Joseph Kabila [au pouvoir depuis 2001, après avoir succédé à son père] prendrait la “contournante”. Conscient que ses compatriotes s’inspireraient de ce qui s’est passé au Burkina Faso en octobre dernier, il n’a pas pris le risque de proposer directement la modification constitutionnelle. Mais la voie qu’il entend emprunter pourrait l’amener au même résultat, à savoir son maintien au pouvoir au-delà de 2016. Pour cela, il subordonne la tenue des élections législatives et présidentielle au recensement général de la population et de l’habitat. Or, en raison de l’étendue du pays, cette opération d’envergure, qui impliquera une grosse mobilisation de ressources humaines et logistiques, risque fort d’entraîner le report de fait des consultations électorales.
Sauf que les opposants congolais ne sont pas dupes. Ils ont découvert la supercherie. Ainsi, leurs partisans étaient hier dans les rues de Kinshasa pour dénoncer et faire échec à l’ultime adoption de la nouvelle loi électorale par le Sénat. En majorité, il y avait des étudiants, fer de lance des mouvements révolutionnaires en Afrique. Mais en face, le pouvoir a répondu de manière énergique.
L’intimidation est meilleure alliée que le dialogue
Sans sommation, la police a tiré à balles réelles. Quelques étudiants ont été blessés. Une stratégie du pouvoir dont le seul mérite aura été de décupler la colère des manifestants, qui ont réagi avec des jets de pierres contre les policiers. Comme cela arrive également en pareilles circonstances, des vandales s’en sont mêlés pour incendier des véhicules et piller des biens publics et privés. La répression de la manifestation signifie que le pouvoir congolais fait également dans l’entêtement et la bêtise.
Comme l’espéraient Blaise Compaoré et son entourage, Joseph Kabila pense que l’intimidation est meilleure alliée que le dialogue et la concertation. Il s’agrippe comme une sangsue au pouvoir, il compte sur la flicaille et si nécessaire sur la soldatesque pour réduire le camp adverse au silence et à la résignation.
Malheureusement pour lui, cette approche, au contraire, durcit encore le bras de fer et conforte l’opposition dans sa résistance. Car de Kabila, et de tous ceux qui le soutiennent, cette méthode hard donne l’image d’un camp qui n’hésite pas à marcher sur les cadavres des Congolais pour arriver à ses fins. Un motif suffisant pour continuer et intensifier la résistance, pour que demain soit différent.
COURRIER INTERNATIONAL | BOUBACAR SANSO BARRY
21 JANVIER 2015
🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 ,tout le monde à vue pour le burkina de blaise ,il n’a qu’à s’accroche toujours à son pouvoir ,mais hélas il partira tot ou tard par le peuple car le pouvoir n’appartient à personne qu’au peuple 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 😯 😯 😯
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