L’armée française est l’une des meilleures au monde. Pour autant, ses budgets semblent encore loin d’être à la mesure des ambitions affichées par Paris. Afin de pallier au manque de moyens techniques, la France se tourne vers des acteurs étrangers, posant la question de sa dépendance opérationnelle vis-à-vis de ces derniers.
«Quand on veut peser, quand on veut exister, il faut être capable évidemment de montrer qu’on a les moyens et il faut surtout être capable de montrer qu’on peut intervenir», déclare à Sputnik Emmanuel Goffi, ancien officier de l’armée de l’air, spécialiste d’éthique militaire et de sécurité au micro de Sputnik.
«Les États-Unis ont fourni ce qui pouvait aider le mieux, c’est-à-dire en particulier le renseignement technique», souligne au notre micro de Sputnik le général (2S) de brigade aérienne Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques).
Cette collaboration interétatique, mise en avant devant la presse par le chef d’État-major des armées, apparaît aujourd’hui comme une composante-clef des opérations extérieures (OPEX) françaises. Ne démontre-t-elle pas la dépendance de nos armées à des acteurs étrangers?
«Il est vrai que pour l’Afrique, on dépend très largement des informations fournies par les Américains, si tant est qu’ils veuillent bien nous les fournir», souligne Emmanuel Goffi, également chercheur externe en études stratégiques et diplomatiques à l’Université du Québec à Montréal.
En effet, au-delà des renseignements, les drones utilisés par les Français pour traquer les terroristes à travers le désert n’étaient pas des Harfang d’EADS et du groupe israélien IAI —retirés du service début 2018-, mais des Reaper de General Atomics, un sous-traitant du Département de la Défense des États-Unis, ce qui n’est pas forcément sans conséquence pour les opérations françaises. «Pour déployer nos Reaper ailleurs qu’au Sahel, on a besoin d’une autorisation des Américains», confiait à RFI un pilote français de Reaper. Un article qui mettait en lumière «des dépendances» des pays européens faisant l’acquisition de ces drones made in USA, notamment concernant les données recueillies par les capteurs de ces engins.
«C’est effectivement dommage de ne pas avoir une totale indépendance à ce niveau-là, mais pour avoir cette totale indépendance, il faudrait des moyens que la France ne s’est pas encore donnés», regrette également Jean-Vincent Brisset.
«C’est très exactement le problème qui s’est posé aux nations qui ont utilisé du matériel nucléaire américain, je pense en particulier aux Britanniques, qui se sont toujours retrouvés avec une double clef: les matériels étaient utilisables à condition que les États-Unis donnent le feu vert pour leur utilisation», ajoute le général (2S).
Car c’est là où le bât blesse, c’est que la guerre a beau connaître des révolutions, son nerf demeure l’argent. Or, si la France est historiquement l’une des rares nations à être en mesure de projeter ses forces armées à des milliers de kilomètres, sur des théâtres d’opérations extérieures gigantesques tels que la bande sahélo-saharienne, d’y effectuer des opérations coup de poing comme celle du Burkina Faso, développer des projets militaires revient «extrêmement cher», comme le rappellent nos deux intervenants… et le budget de la Défense n’a pas toujours suivi, bien au contraire.
Un paradoxe pour une nation membre du Conseil de Sécurité des Nations unies, qui demeure particulièrement attachées à son statut et à l’idée qu’elle se fait de son rôle sur la scène internationale, que ne manque pas de relever Emmanuel Goffi. Ce dernier renvoie ainsi la responsabilité de cette inadéquation entre les besoins de l’armée et les attentes de l’exécutif aux choix politiques de ces dernières décennies en matière de budget.
«Le discours est toujours là, effectivement on fait indiscutablement partie des meilleures armées au monde, on a des moyens qui sont non négligeables, mais on multiplie les missions sur un plan horizontal, on multiplie les missions sur un plan vertical et à un moment donné, on réalise qu’on ne peut pas répondre à l’ensemble des missions ou à l’ensemble des demandes qui sont faites, notamment par l’exécutif.»
«On va donc prioriser les dépenses opérationnelles au quotidien […], mais cela veut dire aussi qu’on reconnaît que l’on va saboter le déroulement des programmes futurs. Cela veut dire que pour assurer le quotidien où va obérer gravement le futur, car faire glisser les programmes ça consiste à les rendre moins opérationnels, plus chers.»
Conséquence: l’armée française est souvent contrainte de se tourner en urgence vers des partenaires étrangers pour pallier au manque de renouvellement des matériels. L’ancien officier évoque notamment le coup de sang, à l’été 2017, du Général Pierre de Villiers contre de nouvelles coupes annoncées par Bercy dans le budget d’équipement de la grande muette. Une prise de parole en commission parlementaire qui coûtera sa place à ce général d’état-major, qui avait fait de la dénonciation de l’usure alarmante —tant sur le plan matériel qu’humain- de l’outil de Défense.
«L’option la plus simple et la plus rapide, c’est effectivement de sous-traiter, d’une certaine manière, un certain nombre de missions logistique à nos alliés ou à des partenaires», constate Emmanuel Goffi.
Au-delà de l’interopérabilité du matériel militaire requise par l’Otan, Emmanuel Goffi évoque dans l’adoption par Paris des Reaper un «choix rationnel». Coauteur de Les drones aériens: passé, présent et avenir. Approche globale (Éd. La Documentation française, 2013) l’ancien officier souligne notamment les «retards» pris par la France dans le domaine. Pour l’heure, ces cinq drones américains ne sont qu’«une partie marginale de ce que représente la France,» tempère-t-il.
«Le choix du Reaper correspondait à une logique économique, à une logique d’efficacité, c’est-à-dire de rapidité. On avait besoin très rapidement de cette nouvelle flotte de drones —donc on ne pouvait pas se permettre de redévelopper un cahier des charges, de travailler sur une nouvelle plateforme», insiste Emmanuel Goffi.
«La perception de l’utilité d’un drone armé est complètement différente» d’un pays à un autre, «déjà cela a un coût et sur le plan moral, cela n’est pas toujours accepté,» développe-t-il.
Un déficit capacitaire des armées françaises qui ne touche pas que les drones. Toujours dans le cadre de l’opération Barkhane, la France dû compter sur le concours d’un Casa C-295 et d’un C-130 espagnols ainsi que de deux Transall C-160 allemands. S’ajoutent à cela trois hélicoptères lourds Chinook mis à disposition par la Grande-Bretagne. Mais le déficit capacitaire de la France ne concerne pas que les drones et «ne touche pas seulement la zone Sahélo-Saharienne, il est global pour les Français», se désole Emmanuel Goffi. à titre d’exemple, au-delà du manque d’hélicoptères lourds- qui avaient déjà posé problème aux militaires tricolores sur le théâtre afghan- auquel Paris entend répondre grâce à une coopération avec Berlin, d’autres problématiques semblent plus difficiles à résoudre malgré des projets européens.
Des craintes en partie avérées lorsque la société VDA (Volga Dnepr Airlines) annonça l’arrêt de ses vols pour le compte de l’Alliance atlantique. Cependant, la «défection» de ce partenaire russe de l’Otan ne fut pas due à une volonté de Poutine de «couper les ailes» des armées européennes ou à celle de Paris de réduire sa dépendance aux gros-porteurs étrangers, mais une conséquence des sanctions américaines, à en croire la NSPA, l’agence de soutien et d’approvisionnement de l’Otan.
«Aucun pays européen et même l’Europe à elle toute seule n’est capable de fournir l’ensemble de la panoplie des moyens considérés comme nécessaires», tempère Jean-Vincent Brisset.
«Cela fait des années et des années que j’entends que les États-Unis ont tout fait pour empêcher la France d’avoir une force de frappe indépendante à l’époque du Général de Gaulle. Pour avoir passé pas mal d’heures dans un Mirage IV, à ravitailler sur un Boeing, les États-Unis ont tout à fait aidé la France à développer une force de frappe indépendante, parce qu’ils ont fourni les ravitailleurs que la France ne savait pas fabriquer.»
Le général souligne que ces Boeing continuèrent à être entretenus, même durant les périodes de froids entre les deux rives de l’Atlantique. Des Boeing qui devraient d’ailleurs être remplacés par les A330 Phénix d’Airbus dès cette année: comme le souligne Emmanuel Goffi, l’armée française «essaie de combler» peu à peu sa dépendance vis-à-vis des acteurs étrangers.
“A quoi une telle critique peut-elle servir le Mali ..????”
la France a soutenue les rebellions:
-les biafrais contre le nigérie
-l’unita contre l’angola
-le regime genocidaire du rwandais
-les rebelles de ouatarRAT en cote d’ivoire
-les rebelles libyens
-les rebelles touaregs au mali
etc …
eT tu te poses encore la question de savoir qi critiquer la franSS, peut servir le mali ???
—————————————> c’est notre naivete où notre idiotie qui fait que nous les africains francofous sommes les êtres les plus minables au monde, inccapable de se prendre en maisn, inccapable de voir le dangereux et le neutraliser, toujours à faire la mendicité… et toujours sous la dominaSSion del a suBpremaSSie blanche franSSaise !
Ce que ces Francofourb€$ se gardent bien de dire …
https://www.maliweb.net/economie/cooperation/visite-du-premier-ministre-a-abu-dhabi-bientot-des-vehicules-blindes-pour-larmee-malienne-2820688.html
Tout ces français RATcont€nt de la M€RD€ !
la France n’a pas du tout une des meilleurs armées du monde … cette armée franSSaise criminelle inpunie ne sait qu’imposer sa force aux plus faibles de l’humanité … les africains francofous … en dehors de ça, la franSS ne peut rien faire seule !!!
On a vu l’armée russe detruire les islamistes soutenus par la franSS, israHELL, uSSa et l’arabie maudite …. en syrie … la Russie a l’une des meilleurs armée du mone comme les uSSa, la chine …
cette article n’impressionne que les esprtis faibles : que la franSS occupe nos pays très très très faible ne veut absolument pas dire que l’armée franSSaise est forte …
Voila un article certes intéressant, peut-être documenté ,peut-être vrai.
.Mais qui souligne quelques difficultés du détachement français.
.Entre autre difficulté le financement
Bref encore une critique dangereuse de l’armée française mise en place en janvier 2013 pour aider urgemment un pays en difficulté…
A quoi une telle critique peut-elle servir le Mali ..????..Je me pose la question et je ne trouve pas de réponse..Quand même la faiblesse du Mali ce sont les groupes djihadistes , les fractures internes, et les troupes maliennes en reconstruction..
Quand un djihadiste lit un article pareil c’est bon pour son moral, et son courage .
Quand est-ce que le Mali va comprendre qu’attaquer une armée qui vient vous aider est une contre publicité et même une imbécillité…(La on se demande si il y un pilote dans l’avion)
Je respecte le Mali , et la nation malienne mais rien n’explique de pareilles charges ..Et même si l’orgueil prime , on ne doit pas ignorer combien tout ceci coûte cher
Qui voudra aider le Mali dans ces conditions..Saluons la performance des français qui se retournent vers des alliés pour demander de l’aide …
A vouloir informer à tous prix ,on divulgue parfois trop de choses
Les Russes ont échoué en Afghanistan, les Américains n’ont pas fait mieux en Irak , et contre l’état islamique sans les kurdes pas de victoire ..
Il faut changer de ton envers La MINUSMA qui agrège des forces de divers pays , soutenez les forces armées qui viennent aider ..
…UN PAYS NUL A UNE ARMEE NULLE, LA FRANCE ABRAHAMIQUE EST DEPENDANTE DE L AFRIQUE TOUT D ABORDS PUIS DES AUTRES PUISSANCES MONDIALES EN SECOND LIEU….
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