Remplacement d’«Obamacare»: 24 millions d’assurés perdraient leur protection santé

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Les présidents américains Donald Trump et Barack Obama lors de l'investiture du premier, le 20 janvier 2017. - J. Scott Applewhite/NEWSCOM/SIPA

ETATS-UNIS Un rapport publié par le bureau du budget du Congrès américain complique la tâche des républicains…

Les républicains face à la réalité des chiffres. Le projet de réforme du système de santé soutenu par Donald Trump, qui doit remplacer la loi «Obamacare», conduirait à une baisse du nombre d’assurés de 24 millions d’ici 2026, selon un rapport publié lundi par le Bureau du budget du Congrès (CBO). Les démocrates ont aussitôt réagit: «Trumpcare serait un cauchemar pour les Américains», a lancé Chuck Schumer, chef de file de l’opposition au Sénat. «Des millions d’Américains vont mourir», a ajouté Bernie Sanders.

Le texte actuellement en discussion au Congrès abrogerait «Obamacare», réduirait les aides fédérales au système de santé, et supprimerait l’obligation universelle de souscrire une couverture maladie, dans le but de libéraliser davantage le marché et d’accroître la concurrence. Il aurait pour effet, selon l’estimation du CBO, de réduire de 337 milliards de dollars le déficit fédéral américain sur la prochaine décennie, soit 33,7 milliards par an. En 2016, le déficit était d’environ 590 milliards de dollars.

14.600 dollars par an pour un senior

Ce rapport, rédigé par le très respecté arbitre budgétaire du Congrès, était très attendu car la réforme, soutenue par le président Donald Trump, se heurte à l’opposition de l’aile droite et de l’aile modérée du parti républicain. Plusieurs élus républicains s’inquiètent d’un désengagement trop rapide de l’Etat fédéral et du fait que des millions d’Américains modestes ou de la classe moyenne pourraient se retrouver sans assurance. Le CBO estime effectivement que de nombreux Américains choisiraient de ne plus s’assurer, car ils ne seraient plus frappés d’une amende comme c’est le cas aujourd’hui avec «Obamacare».

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Les républicains misent sur la carotte de crédit d’impôts pour convaincre les Américains de s’assurer. Le problème, c’est que les plus pauvres, qui ne paient pas ou peu d’impôt sur le revenu, n’en profiterait pas. Les plus pénalisés seraient les seniors, une pilule difficile à faire passer par les élus républicains auprès de leurs électeurs: un retraité de 64 ans avec un revenu de 26.500 dollars annuels verrait ses cotisations passer de 1.700 à 14.600 dollars par an, selon le CBO, soit une multiplication par sept et un coût intenable. La mission du soldat Paul Ryan, le speaker de la Chambre des représenants, pour sauver le texte s’annonce compliquée.

20minutes.fr avec AFP – Publié le

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