Rejet du ” Projet d’accord politique de sortie de crise” de la CEDEAO par les Burkinabès : Un bel exemple qui doit faire jurisprudence communautaire !

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Le projet d’accord politique de la CEDEAO, qui s’articule autour de 13 points, a été un véritable désaveu dans le pays des hommes intègres. En effet, le projet prévoyait certes de restaurer le président de la transition, mais aussi d’amnistier les putschistes tout en réintégrant les pro-Compaoré dans le processus électoral. Une légitimation du putsch aux yeux des politiques et de la société civile puisque, les putschistes avaient dit clairement lors du putsch dans leur première déclaration que c’était pour permettre des élections inclusives, en clair permettre aux candidats déclarés inéligibles par le Conseil Constitutionnel d’être éligibles. Pour le balai citoyen, ces propositions remettent en cause des dispositions importantes de la Constitution.

La question qui taraude les esprits est pourquoi la Cedeao a voulu  réintégrer les candidats pro-Compaoré exclus par le Conseil Constitutionnel ? C’est à cette erreur que l’organisation sous régionale doit tout son échec dans le processus de sortie de crise au Burkina Faso. La suite est connue.  Le courage du peuple burkinabè aura encore payé, en démontrant que le Coup d’Etat est un crime imprescriptible en droit. Dès le rétablissement du CNT, le gouvernement intérimaire a, dans son premier conseil des ministres d’après coup d’Etat du vendredi 25 septembre, adopté par la manière forte des décisions contre le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), auteur du honteux putsch. L’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré est dissoute. Aussi, l’appareil judiciaire a été activé en commençant par le gel des avoirs des ex-putschistes y compris le général Dienderé. Le parquet général a annoncé l’ouverture d’une enquête « sur les infractions liées aux actes qui ont été posés sur le territoire depuis le 16 septembre », date à laquelle les soldats du RSP ont interrompu le conseil des ministres, prenant en otage le président intérimaire, Michel Kafando, le Premier ministre, Isaac Zida, et des membres du gouvernement.

Rappelons que, parmi les 13 points du Projet de Protocole d’accord de la CEDEAO figuraient essentiellement le retrait des militaires du gouvernement, l’acceptation du pardon et de l’amnistie pour les conséquences liées à la présente crise, la reprise du processus électoral avec les élections au plus tard le 22 novembre. Dans cette dynamique, toutes les personnes inéligibles pourraient prendre part aux élections. Aussi, le CNT s’abstiendrait de légiférer dans les matières autres que celles relevant des élections et des conclusions de l’accord et toutes les reformes profondes telles que celles liées à la reforme de l’armée devraient être  laissées à l’appréciation du gouvernement d’après transition.

Daniel KOURIBA

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1 commentaire

  1. Quelle bravoure du peuple Burkinabé? Ce sont ses comportements que tous les pays Africains doivent suivre à commencer par le Mali.
    Vive le Peuple du Burkina Vive L’Afrique!!!!!!!!!

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