Calfeutré dans sa chancellerie de l’ACI 2000 sans ressources financières depuis plus quatre mois, envahi par ses compatriotes, Son Excellence Ahipeaud Guebo Noël Emmanuel, se démène comme il peut pour résoudre les multiples sollicitations. C’est fort de l’appel du Président de la République pour la réconciliation nationale qu’il jette un pavé dans la marre en appelant tous les ivoiriens à se donner la main pour aider le Président de la République M. Alassane Dramane Ouattara, cesser de créer la confusion selon qu’on se trouve dans la logique politique ou celle de l’Etat. Fonctionnaire de l’Etat ivoirien depuis 36 ans, l’ambassadeur Ahipeaud pense réellement qu’il ne sert à rien de s’entredéchirer car, la vérité est que son excellence Alassane Dramane Ouattara est le Président de la République. Ce qui est clair pour notre diplomate est que les hommes passent, la Côte d’Ivoire demeure et demeurera.
Habillé en costume noir, chapeau des cow-boys américains, l’ambassadeur Ahipeaud (polyglotte de son état puisque parlant cinq langues) que nous avons rencontré à la chancellerie de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bamako sis à Hamdallaye ACI 2000 de Bamako, est soucieux de la réconciliation nationale. En tant que fonctionnaire de l’Etat, la nouvelle donne au pays, est que n’étant pas politique, lui demeure serviteur de l’Etat de Côte d’Ivoire et de celui qui l’incarne actuellement. Pour notre orateur, il y a deux logiques qu’il ne faudrait pas confondre. Et pour cause, la logique politique concerne les partis politiques qui ont participé à l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 qui a vu ADO remporter la partie. La logique d’Etat est apolitique qui ne prend en considération que la République. « Et moi, suis là pour servir mon pays. Je suis apolitique. Tout ce qui est bon pour la Côte d’Ivoire, nous nous retrouvons dans cela. De nos jours, ADO a l’effectivité du pouvoir. Je suis le chef de l’administration ivoirienne au Mali. Je fais ce que je peux pour nos compatriotes. Depuis que je suis là, je ne fais aucune discrimination envers nos compatriotes. Pour moi, il ne faut pas qu’on s’installe dans la logique de guerre de personnes. ADO est Président de la République. Est ce que dans l’intérêt supérieur de notre pays, nous avons besoin de nous entredéchirer ? Cela est absurde et sans issue ».
« Je reconnais que c’est M. Alassane Dramane Ouattara qui est le Président de la République de Côte d’Ivoire »
Pour l’ambassadeur Ahipeaud (diplomate de carrière depuis 1975) : « nous sommes là pour servir loyalement le pays. Je reconnais que c’est Alassane Dramane Ouattara qui est le Président de la République. Je représente l’Etat de Côte d’Ivoire au Mali et non un parti politique ». Et ce diplomate chevronné d’avertir en ces termes : « Si nous ne sortons pas de la personnalisation des débats, nous n’allons pas pouvoir sortir de la crise pendant qu’on concentre le débat sur ADO, Gbagbo, Bédié. Les malades, les cadavres qui jonchent les rues de nos villes sont des ivoiriens. N’oublions pas la Côte d’Ivoire ! C’est cela l’essentiel du débat.».
Homme de paix, le diplomate Ahipeaud précise que « la grandeur d’âme consiste à tendre la main au vaincu. La grandeur d’âme consiste aussi à saisir la main tendue du vainqueur. C’est cela la noblesse qui est d’ailleurs le code de conduite dans les arts martiaux. Il n y a pas de honte à tomber les armes à la main. Mais ce qui est honteux, c’est fuir l’adversaire. Il ne faut pas avoir honte de prendre la main du vainqueur ; Le seul défi qui prévaut, c’est construire la Côte d’Ivoire qui est au-dessus de toute considération. En clair, je suis à la disposition du Président ADO ».
« Éviter la chasse aux sorcières… »
Enfin, pour notre interlocuteur, « c’est vrai qu’il faut trois mois pour l’équipe d’ADO de ramener la paix et la quiétude dans le pays mais en assurant d’abord la sécurité des personnes et de leurs biens ; remettre l’administration au travail et former un gouvernement de large ouverture comme le souhaite la communauté internationale. Ce qui est important, il faut éviter la chasse aux sorcières et que l’administration doit continuer à travailler. Ici, nous avons répondu à l’appel du Président de la République pour la reprise du travail. Comme vous pouvez le constater ».
Soucieux d’apporter sa modeste contribution à la politique de réconciliation prônée par le Président ADO, l’ambassadeur Ahipeaud s’est déclaré prêt à servir ADO à qui il a d’ailleurs adressé une correspondance dans ce sens. Pour le moment, il lui manque cruellement les ressources financières nécessaires pour faire face aux nombreuses sollicitations des ivoiriens vivants ou de passage au Mali.
Ce qui est frappant à la chancellerie de Côte d’Ivoire de Bamako, les photos de Laurent Gbagbo ont disparu tout comme à la résidence de l’ambassadeur. C’est dire que la volonté de servir le nouveau régime est enclenchée ici pour faire de la réconciliation, une réalité.
Par Bokari Dicko (article paru dans le Nouveau réveil d’Abidjan d’aujourd’hui)
La première Conseillère de l’ambassade récusée par la communauté ivoirienne
Déclarée persona non grata
Comme dans toute société, la solidarité et l’entraide demeurent des règles d’or. Surtout en Afrique. Au Mali, la communauté ivoirienne ne sait plus après l’ambassadeur Ahipeaud que faire de sa première Conseillère. Et pour cause, et selon le Président des Ivoiriens du Mali, M. Jacques Kouassi, non moins Président du RHDP et Délégué général du RDR au Mali, ils reprochent à Mme Coulibaly Bédji son manque de considération, donc le mépris pour ses compatriotes et de solidarité. Si l’ambassadeur a été rappelé à Abidjan pour d’autres fonctions, il devait partir avec toute son équipe ». Et notre interlocuteur de préciser que : « dorénavant, ils souhaitent que tous les postes de nomination au niveau du Mali que les nouvelles autorités sachent que la communauté vivant au Mali renferment en son sein des Cadres valables pouvant relever le défi au niveau de l’ambassade, du Port Autonome, de la SIR et d’Air Ivoire ». En clair, les militants chevronnés du RHDP par la voix de leur président M. Jacques Kouassi, « rappellent que s’ils ont milité, c’est pour pouvoir bénéficier des retombées de la lutte. Loin d’être une menace, toute personne n’appartenant pas à la communauté ivoirienne du Mali, sera récusée, martèlent les ivoiriens ». Idem pour tous les militants qui ont milités dans les pays en Afrique, en Europe, aux USA, partout, doivent bénéficier de postes dans leurs circonscriptions respectives.
Par Bokari Dicko
