La RDC signifie à la Belgique la fermeture du consulat Schengen à Kinshasa

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Les forces de police, à Kinshasa, en marge d’un rassemblement interdit contre le pouvoir de Joseph Kabila, le 21 janvier. CRÉDITS : KENNY KATOMBE / REUTERS

Cette énième crise entre le pays et son ex-puissance coloniale, qui touche d’autres pays de l’EU, intervient dans un contexte diplomatique tendu.

La République démocratique du Congo a signifié mercredi 24 janvier à la Belgique sa volonté de fermer « dans un bref délai » la « Maison Schengen » de Kinshasa. Celle-ci est une sorte de consulat de l’Union européenne (UE) géré par Bruxelles pour le compte de 17 pays membres, plus la Norvège.

Les autorités ont également fait savoir au gouvernement belge que sa « nouvelle agence de développement [Enabel] n’a plus sa raison d’être en République démocratique du Congo et, dès lors, lui demande de tirer les conséquences qui s’imposent », dans une note à l’ambassade de Belgique en RDC dont l’Agence France-Presse (AFP) a eu copie.

En début de soirée, Bruxelles affirmait ne rien savoir. Cette missive, qui est « non datée et non signée »« n’a pas été authentifiée par le ministère belge des affaires étrangères qui a affirmé ne pas l’avoir [encore] reçue », selon l’agence de presse Belga.

Différente de l’ambassade de Belgique, la Maison Schengen est décrite comme « un centre commun de réception des demandes de visa ». Coopération entre plusieurs Etats de l’espace de libre circulation, elle est opérationnelle depuis avril 2010.

Située en centre-ville à Kinshasa, la structure gère les demandes d’autorisation de court séjour pour, entre autres, l’Allemagne, la France, l’Italie, la Suède. Après le « démantèlement » de ce dispositif consulaire, « les ambassades concernées » devront « reprendre leurs responsabilités en la matière dans un délai qui sera communiqué par voie diplomatique », stipule un communiqué du ministère des affaires étrangères de RDC.

Manifestations interdites depuis 2016

Cette énième crise entre Kinshasa et son ex-puissance coloniale, qui touche par ricochet d’autres pays européens, intervient dans un contexte interne et diplomatique de plus en plus tendu. La Belgique avait elle-même annoncé le 10 janvier « une révision » de sa coopération avec les autorités congolaises jusqu’à « l’organisation d’élections crédibles ».

« Je m’insurge contre la répression des rassemblements pacifiques en RDC », a, en outre, réagi mardi sur Twitter le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, après la répression de nouvelles marches interdites, qui a fait au moins six morts dans la capitale d’après l’ONU. L’UE a fait savoir qu’elle souhaitait « des enquêtes judiciaires effectives afin que les responsables puissent en répondre devant la justice ».

Le secrétaire général des Nations unies, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis dans un communiqué conjoint, l’ambassadeur du Canada, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), ont également accusé ou condamné le régime du président Kabila en lui demandant le respect des libertés fondamentales.

Le collectif catholique qui organise les marches interdites demande au chef de l’Etat de déclarer publiquement qu’il ne briguera pas un troisième mandat. Son deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016. Des élections sont prévues pour le 23 décembre 2018. Toute manifestation est interdite en RDC depuis septembre 2016.

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