RDC: ce que l’on sait de l’attaque contre la ville d’Uvira

0
Des casques bleus de la Monusco (contingent pakistanais) dans les rues d’Uvira de jour comme de nuit pour assurer la protection des populations civiles. Ici, le 24 septembre 2017. © MONUSCO/Force
Des casques bleus de la Monusco (contingent pakistanais) dans les rues d’Uvira de jour comme de nuit pour assurer la protection des populations civiles. Ici, le 24 septembre 2017. © MONUSCO/Force

Uvira, ville du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a été la cible d’une nouvelle attaque du groupe Maï-Maï Yakutumba ce jeudi matin 28 septembre. Au contraire de la veille, où les assaillants avaient tenté une incursion par les collines qui surplombent la ville, ce jeudi, ils ont pris les FARDC et la Monusco par surprise en attaquant par le lac à l’aide de plusieurs embarcations. L’attaque a été repoussée au bout de plusieurs heures de combat. Le calme est revenu à la mi-journée.

Avant l’aube, un peu avant 5h du matin, les premiers tirs résonnent. Cinq embarcations montées de mitrailleuses attaquent les rives d’Uvira, et se heurtent à la force navale congolaise. Une bataille navale s’engage sur le lac pendant plusieurs heures.

Au moins un des bateaux maï-maï est coulé. Les hélicoptères de la Monusco interviennent. Les assaillants sont repoussés vers le sud.

Les FARDC affirment avoir repris Makobola

Selon le major Louis Tshimwanga, porte-parole des FARDC dans la 33e région militaire, la contre-offensive permet même aux militaires de reprendre Makobola, position occupée par les Maï-Maï Yakutumba depuis 48 heures. « Uvira peut dormir sur ses deux oreilles, nous avons suffisamment d’hommes partout », assure ce jeudi soir le major Tshimwanga.

La Monusco affirme de son côté dans un communiqué avoir déployé des renforts en vue de protéger les civils et dissuader des attaques sur Uvira.

En réponse à ces affrontements, et en stricte application de son mandat de protection des civils, la Monusco a déployé mercredi des troupes sur le terrain afin de dissuader toute attaque contre la ville et éviter l’escalade du conflit. Ces troupes sont accompagnées et ont le soutien d’hélicoptères. Il est vraiment pour nous primordial de mettre en œuvre pleinement notre mandat de protection des civils, c’est la raison pour laquelle nous avons mis en place cette réponse robuste. Il est important de protéger toutes ces populations civiles qui n’ont rien demandé, y compris les groupes vulnérables, les réfugiés, les déplacés… Et donc nous resterons là autant qu’il sera nécessaire.

Que veulent les Maï-Maï Yakutumba ?

Selon un bon connaisseur des groupes armés qui sévissent dans la région, les Maï-Maï Yakutumba pourraient disposer de 2 000 hommes environ, des gens enrôlés, des démobilisés sans perspectives, des déserteurs. Leur chef, ancien officier, William Amuri Yakutumba dit vouloir renverser le régime Kabila pour tout une liste de raisons qu’il nous a exposées il y a deux jours avant d’attaquer Uvira.

L’homme qui a mené l’attaque d’Uvira ce jeudi 28 septembre serait l’un de ses lieutenants, René Itongoa, lui aussi officier déserteur des FARDC, qui s’est illustré par l’attaque d’un dépôt d’armes et de munitions à Uvira fin août. Ce qui expliquerait en partie le niveau d’équipement de ce groupe.

Kasongo a été attaquée par les Maï-Maï Malaika, un groupe allié

La veille, une tentative d’incursion en ville des Maï-Maï Yakutumba par les montagnes surplombant la ville avait déjà été repoussée. Au même moment, dans la province voisine du Maniema, la localité de Kasongo, à 250 km de Kindu, la capitale provinciale, était attaquée par un groupe allié, les Maï-Maï Malaika. Mais les FARDC affirment avoir repoussé l’attaque là aussi.

 Par RFI Publié le 28-09-2017

Commentaires via Facebook :