La Banque centrale congolaise a lancé une nouvelle coupure de 20.000 francs (environ 20 dollars) pour faciliter les transactions et lutter contre la “dollarisation” de l’économie, a-t-on appris auprès de la Banque.
“Les billets sont émis à partir des banques commerciales. (…) L’idée est que les grosses coupures puissent aider les grosses transactions, ce sont surtout les grands commerçants qui en ont besoin”, a déclaré jeudi à l’AFP Honoré Mulangu, conseiller en communication à la Banque centrale.
En juillet, des coupures de 1.000, 5.000 et 10.000 francs congolais avaient été mises en circulation afin de faciliter les échanges et de “dédollariser” l’économie: le billet vert circule en effet “à concurrence de 89%”, d’après la Banque centrale.
Après le lancement des trois coupures, “il n’y a pas eu de problème sur le marché: le taux est resté stable, la situation macroéconomique stable, les prix n’ont pas changé. Alors on a attendu après le sommet de la Francophonie”, mi-octobre, pour émettre celui de 20.000, a expliqué M. Mulangu.
L’importante dollarisation de l’économie résulte notamment de la forte chute du franc congolais dans les années 90. L’inflation en 1994 avait atteint 9769 % selon la BCC. Désormais, le billet de 100 francs congolais “ne vaut que 0,1” dollar et celui de 500 francs le plus utilisé “ne représente que 0,6” dollars, a souligné début juin la Banque centrale.
A cause de cette chute, les Congolais se déplaçaient avec des liasses de billets. Les récentes coupures devraient résorber ce problème, mais “au niveau de la population” à Kinshasa elles sont encore “rares”, a estimé Jonas Tshiombela, président de la Nouvelle société civile congolaise.
Sur les marchés et dans les magasins ces nouveaux billets suscitent en effet une r&elle méfiance en souvenir des dernières années du pouvoir du Maréchal Mobutu. Il avait tant activé la planche à billet qu’une coupure de cinq millions de Zaïres (l’ancètre du franc congolais), avait été mise en circulation.
La coupure de 20.000, comme les trois autres, n’auront “pas vraiment d’impact sur le quotidien des Congolais parce que ce sont des billets qui transitent dans les mains des plus nantis” a ajouté Jonas Tshiombela. Cependant, la plupart des cartes de restaurants et des prix affichés dans les boutiques sont désormais en francs congolais, a constaté l’AFP.