Près de quatre jours après la mort du colonel Ndala, l’armée sort de sa réserve. Le porte-parole de la 8e région militaire, le colonel Olivier Hamuli, demande à la population d’attendre les résultats de la commission d’enquête militaire. Une enquête est en cours et plusieurs pistes sont explorés, ajoute-t-il, et plus seulement celle des ADF-Nalu.
Le colonel Hamuli ne confirme pas les arrestations dont fait état la société civile du territoire de Béni. Il évoque tout au plus de simples convocations à des fins d’interrogatoires, expliquant que la culpabilité des personnes interpellées n’était pas encore établie.
Ce qui a beaucoup fait douter au Nord-Kivu de la thèse d’une attaque des ADF-Nalu, c’est que la route prise par le colonel Mamadou Ndala ce jour-là était sous contrôle des FARDC. Il n’était pas dans sa voiture habituelle. Il fallait donc que les assaillants sachent que c’était bien le commandant Mamadou qui se trouvait dans ce véhicule.
Deux officiers interrogés
Selon la société civile de Beni, deux officiers auraient bel et bien été arrêtés, et ce, dès le lendemain de l’attaque. Il s’agirait du commandant du bataillon de la ville de Beni, le lieutenant-colonel Tito Bizuru, qui aurait été arrêté alors qu’il tentait de faire défection. Ainsi que son garde du corps. La société civile de Beni insiste sur le fait que ce dernier serait un ancien de la rébellion CNDP, l’ancêtre du M23.
« Gare aux conclusions hâtives », prévient une source sécuritaire qui ajoute qu’il y avait plus d’un officier qui pouvait souhaiter la mort du colonel Mamadou.
La société civile du Nord-Kivu a appelé à une journée ville morte pour rendre hommage au commandant Mamadou. A Beni, elle a fait un pèlerinage sur les lieux de l’attaque pour déposer des gerbes de fleurs. La cérémonie pour les obsèques du colonel Mamadou Ndala s’est terminée ce lundi en début d’après-midi, au camp Kokolo de Kinshasa. Le colonel a été fait à cette occasion « général de brigade » à titre posthume.
Par RFI