KINSHASA – Une cinquantaine d’ONG congolaises, africaines et françaises engagées dans la lutte contre le sida ont appelé vendredi les pays francophones qui se réunissent ce weekend à Kinshasa pour le sommet de la Francophonie à “prendre des engagements concrets” contre cette maladie qui freine les efforts de développement.
“Ce XIVème Sommet de la Francophonie doit être une opportunité pour les gouvernements des pays francophones de prendre des engagements concrets face à une épidémie qui continue de dévaster des sociétés entières et de miner le développement”, écrivent les ONG dans une lettre ouverte.
Elles ont demandé directement à la France, dont le président François Hollande participe au sommet, d'”allouer une partie substantielle de la taxe sur les transactions financières aux questions de développement, incluant le droit à la santé et la lutte contre le VIH/sida”.
Quant aux “Etats francophones dits développés”, ils devraient “accroître leurs contributions aux outils multilatéraux de financement des programmes d’accès universel, comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme”, ajoutent les signataires, dont Médecins du Monde.
Plusieurs Etats ont réduit leurs dons au Fonds à cause de la crise financière -réduisant les ressources disponibles pour acheter notamment des antirétroviraux (ARV), essentiels pour rallonger la vie des séropositifs.
En Afrique, le nombre de personnes sous traitement a atteint le chiffre record de 6,2 millions, soit 56% de tous les Africains nécessitant des ARV. En RDC, en 2009, la séroprévalence tournait officiellement autour de 3% et le VIH touchait plus de 1 million de Congolais, sur quelque 70 millions d’habitants.
Dans ce pays, “ce sont plus de 435.000 personnes séropositives qui ont besoin d’un traitement antirétroviral et seulement 53.000 personnes qui y ont accès”, mais la RDC “n’est pas un cas isolé dans le groupe des Etats francophones”, ont insisté les ONG.
Elles appellent les Etats francophones à “respecter l’engagement pris” en 2001 lors d’un sommet à Abuja (Nigeria) “d’allouer au moins 15% des budgets nationaux à la santé, et ainsi partager la responsabilité du droit à la santé”, soulignent les ONG.
Cet engagement est entre autres respecté par Maurice, le Cap-Vert, le Botswana, la Namibie, l’Afrique du Sud et le Rwanda, selon l’ONU. La RDC consacre environ 3% de son budget à la santé et ne dépense pas entièrement les 7% de ce budget alloués au volet VIH/sida.
(© 2012 AFP) Vendredi 12 octobre 2012 |