Goma (RD Congo) – Treize civils de l’ethnie Nande ont été tués dans une attaque menée tôt jeudi matin par des miliciens hutu sur un village du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris auprès des autorités locales.
Les maï-maï Nyatura ont attaqué la localité de Bwalanda [à 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu] et ont tué treize personnes à la machette et par balle […] Toutes les victimes sont des Nande, a déclaré à l’AFP Alphonse Mahano, délégué du gouverneur du Nord-Kivu dans cette zone.
L’attaque a commencé pendant la nuit et les miliciens Nyatura, groupe d’autodéfense hutu, ont fini par se retirer vers 08h00 (06h00 GMT) après avoir brûlé une centaine de maisons, a ajouté M. Mahano.
L’armée est intervenue, a dit le fonctionnaire, déplorant l’effectif minime des militaires sur place et plaidant pour un renforcement des troupes présentes dans la région.
La population a fui la zone (de la localité touchée par l’attaque, ndlr) et a trouvé refuge dans la paroisse de Bwalanda, a-t-il précisé.
L’antagonisme entre communautés hutu et nande est exacerbé depuis plus d’un an par une série d’attaques de villages adverses par des milices de chaque camp dans une zone couvrant les confins des territoires de Rutshuru, Lubero et Masisi, dans le centre du Nord-Kivu.
Les Hutu, rwandophones, sont largement tenus pour des étrangers par les communautés se considérant comme autochtones dans cette région, comme les Nande ou les Hunde.
Cette querelle sur la nationalité se superpose à des conflits fonciers liés à une migration vers le nord de cultivateurs hutu contraints d’abandonner leur terre du Sud de la province pour des raisons économiques liées au prix du foncier ou sous la pression de grands propriétaires.
(©AFP / 22 décembre 2016 19h34)