Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont affirmé vendredi avoir tué neuf militaires de l’armée congolaise lors des combats la veille dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), à la frontière avec le Rwanda.
“Nous avons tué neuf militaires des FARDC (Forces armées de la RDC) et en avons blessé une centaine. Nous, nous n’avons pas de morts, seulement deux blessés”, a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23.
Jeudi soir, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, avait annoncé à l’AFP que 113 rebelles du M23 “vêtus d’uniformes rwandais” étaient tombés pendant les combats. Plus tôt dans la journée, le gouvernement avait évoqué 51 rebelles tués.
“Nous avons capturé deux” combattants lors des affrontements qui ont duré toute la journée de jeudi, a ajouté Kazarama. Selon lui, l’un des deux éléments appartenait à la rébellion des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), active dans l’est de la RDC, où elle commet des exactions.
Le gouvernement et le M23 s’accusent mutuellement de s’appuyer sur cette rébellion hutu, dont certains membres sont recherchés par Kigali pour leur participation présumée au génocide de 1994.
Les belligérants ont, l’un comme l’autre, annoncé vendredi matin rester “sur leurs positions” sans combattre au nord de Goma. Mais malgré le retour au calme, les réfugiés affluaient vers la capitale du nord-Kivu.
Le porte-parole du M23 a par ailleurs indiqué que son groupe avait “récupéré neuf positions, dont une stratégique, autour de Nyiragongo”, un territoire proche de Goma, que les rebelles ont plusieurs fois menacé de prendre.
L’armée a démenti cette avancée. “Nous n’avons pas observé de mouvement quelconque de l’ennemi sur nos positions ou celles qui entourent Goma. L’ennemi a été contraint de rejoindre ses anciennes positions après la bataille d’hier”, a assuré à l’AFP un officier supérieur qui a participé aux combats.
“S’ils étaient dans des positions stratégiques autour de Goma, ils créeraient déjà une panique. Or tout est normal et calme”, a-t-il ajouté, alors que des déplacés affluaient encore vendredi matin au camp de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma.
Le M23 est essentiellement formé d’ex-rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l’armée congolaise, se sont mutinés en avril dernier et combattent depuis l’armée régulière dans la région du Kivu. Deux pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda, sont accusés par l’ONU de soutenir les rebelles, ce qu’ils démentent.