RCI/Radiation de Tidjane Thiam : réaction du gouvernement
Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a réagi ce mercredi 23 avril 2025, sur la radiation du président du PDCI (opposition), Tidjane Thiam, de la liste électorale, par la justice.

À l’issue d’un Conseil des ministres, le point de vue du gouvernement sur la radiation de Tidiane Tidiane Thiam est venu du porte-parole Amadou Coulibaly en ces termes : « La juge a rendu une décision, nous la respectons. Cette décision s’appuie sur l’application de l’article 48 (du Code de la nationalité ivoirienne) qui n’est pas à sa première application dans notre pays ».
« En 2011, nous avons eu le cas que la presse a appelé la jurisprudence Tioté. Personne dans notre pays ne peut remettre en doute les compétences du professeur Francis Wodié (agrégé) en termes de droit, encore moins en termes de droit constitutionnel », a-t-il relevé. Feu Francis Wodié, alors président du Conseil constitutionnel, « a rendu cet arrêté et tout le monde sait qui était cet éminent professeur dans notre pays.
Donc, c’est un texte qui a déjà connu une application, il en connaît une autre aujourd’hui. Donc, nous respectons ces décisions. » « Je veux juste inviter chacune et chacun à respecter les textes de notre pays et c’est comme cela qu’on construit un Etat de droit, en se conformant aux décisions de justice, en se conformant aux textes qui permettent le bon fonctionnement de ce pays », a-t-il ajouté. Selon le porte-parole du gouvernement ivoirien, « nous sommes en train de bâtir un Etat de droit ; quand vous regardez d’où vient notre pays, toutes les violations régulières de nos textes que nous avons connues depuis 95, il est important de revenir aux fondamentaux de l’Etat de droit ».
« « En la matière, le droit a été dit dans chacun de ces cas. Nous avons deux instances qui gèrent les questions électorales. Je ne vois pas où est-ce que le gouvernement intervient, surtout qu’en ce qui concerne la Commission électorale, toutes les décisions sont prises de façon collégiale », a souligné M. Amadou Coulibaly. Pour lui, « c’est facile de voir partout la main de l’Etat ». Il a rassuré que « le président de la République est en train de réussir à construire l’Etat de droit qu’il veut que notre pays devienne : un pays respectueux de ses textes, de sa Constitution et des décisions de justice qui sont prises ».
« Je ne veux pas faire de comparaison, mais nous avons vu récemment que la candidate d’un parti en France, parti qui est arrivé à trois reprises au second tour » et « qui a obtenu un score important aux récentes législatives, a été frappée d’inéligibilité », a-t-il fait observer. « Mais, je ne crois pas que le citoyen français ait vu la main de l’Etat derrière cette décision. La démocratie, elle est une. On ne peut pas avoir une démocratie bonne pour les pays développés et une autre à géométrie variable que l’on voudrait que les pays sur le continent (africain) vivent », a-t-il poursuivi.
Le PDCI appelle, pour ce jeudi 24 avril 2025, à une marche pacifique de ses militants devant le tribunal pour dénoncer la décision de radiation de son leader de la liste électorale.
Un verdict que le parti qualifie de « politique » pour écarter un candidat sérieux. Le tribunal de première instance d’Abidjan a prononcé, le mardi 22 avril 2025, la radiation du président du PDCI, Tidjane Thiam, ex-CEO de Crédit Suisse, de la liste électorale, au motif qu’il a perdu sa nationalité ivoirienne. Le tribunal mentionne que Tidjane Thiam s’était fait enrôler sur la liste électorale, en 2022, alors qu’il avait perdu la nationalité ivoirienne.
Selon l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne, datant du 14 décembre 1961 « perd la nationalité ivoirienne, l’Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère, ou qui déclare reconnaître une telle nationalité ». Tidjane Thiam a obtenu la nationalité française en 1987. Après sa libération de la nationalité française, consacrée le mercredi 19 mars 2025, le président du PDCI fait face à un autre front pour acquérir la nationalité ivoirienne, une condition d’éligibilité à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
AP/Sf/APA
Source: apanews.ne
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