Entre cherté des produits de consommation et l’augmentation des dépenses pour les besoins de ce mois, les chefs de famille ne cachent pas leur inquiétude
Ça y est ! On est à quelques heures du début du Ramadan. Trente jours de jeûne, mais aussi de dépenses. Durant ce mois d’adoration pour la communauté musulmane, les dépenses se multiplient. Comme les années précédentes, le Ramadan 2025 se tient dans un contexte financièrement difficile. En cette période de vaches maigres, les chefs de famille sont inquiets. «Ça ne va pas ! Tout est cher!», cette plainte que nous avons entendue tout au long de notre reportage en dit long sur l’anxiété des chefs de famille.
À la rupture, c’est connu, chacun cherche à compenser sa journée d’abstinence par des mets de qualité et de quantité. D’où l’augmentation des charges. Alors qu’avec la situation du pays, les revenus de nombre de chefs de famille ne suffisent pas pour joindre les deux bouts. C’est du moins ce qu’affirme bon nombre d’entre eux. «Les temps sont durs et tout est cher. Les dépenses me font déjà peur », se lamente Aliou Tangara. Pour couvrir les dépenses, il fait recours à l’endettement. «Pour ce mois, les dépenses vont doubler. Pour m’en sortir, je m’endette chez les boutiquiers du quartier», nous confie ce promoteur d’atelier métallique.
Abondant dans le même sens, Adama Goïta affirme avoir déjà commencé à acheter le nécessaire pour le mois. «Pour l’occasion, j’ai acheté un bidon d’huile de 20 litres à 22.500 Fcfa, deux sacs de riz à 54.000 Fcfa et un sac de sucre à 27.000 Fcfa. Je suis sûr que cela est suffisant pour couvrir le mois », se rassure-t-il. Comme lui, Zoumana Sidibé s’est également doté d’un sac de petit mil à 19.000 Fcfa et un sac de maïs à 15.000 Fcfa. «C’est tout ce que j’ai pu acheter avec mes économies. Pour le reste, les dépenses se feront en fonction du gain quotidien», dit-il.
Les hommes ne sont pas les seuls à s’inquiéter de la situation, les ménagères de leur côté émettent également des inquiétudes. Pour l’occasion, celles-ci ont l’habitude d’acheter de nouveaux ustensiles. Assitan Diarra fait partie de ce lot. Chaque Ramadan, précise-t-elle, elle achète des bols, des assiettes, des thermos, des glacières pour rénover sa garde assiette. Selon elle, c’est aussi une manière de montrer son enthousiasme pour le mois et encourager sa famille à jeûner. « Ce n’est qu’au mois de Ramadan que je mange avec mon mari. Donc, je fais le nécessaire pour lui faire plaisir», affirme-t-elle le sourire aux lèvres. Toutefois, notre interlocutrice précise que les dépenses qu’elle engage proviennent de ses revenus.
En plus de ceux qui achètent de nouveaux ustensiles, on a celles qui s’équipent en gaz, charbon ou en bois de chauffe pour faciliter la cuisine. Cela en va de même pour les condiments et d’autres produits de consommation comme le gingembre, le tamarin, les oignions, la farine ou l’ail. Des explications d’Aminata Diakité, ces planifications contribuent fortement à réduire les dépenses. « Durant le Ramadan, il faut au minimum 3 repas, dont 2 plats spéciaux. Il faut donc se planifier pour mieux gérer les dépenses», indique-t-elle.
Chaque famille a ses réalités. Du côté de la famille Sidibé, la situation est assez différente. Elles sont au total 4 femmes à entretenir la maison. Et au mois de ramadan, elles préparent pour les enfants et font d’autres plats pour les jeûneurs. «On n’a que 2.000 Fcfa comme frais de condiments. Pourtant, on doit préparer respectivement pour les enfants et les jeûneurs. C’est très difficile à gérer, se lamente Alimata Diallo. Pour pouvoir s’en sortir, elle estime que les chefs de famille devraient augmenter les frais de condiments. «Pour ce mois, on ne demande qu’un ajout de 1.000 ou 2.000 Fcfa. Ça nous aiderait beaucoup», plaide-t-elle.
À la requête de Mme Sidibé, de nombreux chefs de famille sont favorables. Mais le hic, précisent-ils, se situe au niveau de l’argent. Car, les revenus ne sont pas élastiques malheureusement et ne doublent pas durant ce mois. Le mois de Ramadan est une période où les fidèles doivent redoubler de piété pour augmenter leur foi en leur Seigneur. La dévotion ne doit pas se transformer en un casse-tête pour garnir les assiettes. Mais ceci n’est pas l’avis des ménagères qui ont souci de faire plaisir à la maisonnée et aux invités pour engranger des bénédictions divines.
Siguéta Salimata DEMBÉLÉ
Dembelemusso on ne mange pas dans des assiettes au Mali mais dans des tasses et des calebasses et pour le reste je t’invite a lire les articles de Konaremuso sur le meme sujet et d’arrêter de faire la petite prophète de malheur!