Qui veut de Moubarak ?

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 Cela ne fera sans doute pas pleurer grand monde et surtout pas les Égyptiens : Hosni Moubarak ne va pas bien du tout. L’ancien président, âgé de 82 ans, se remet mal d’avoir dû piteusement quitter le pouvoir et son palais du Caire pour sa résidence de Charm el-Cheikh, même si celle-ci n’a rien d’une simple villa pieds dans l’eau pour cadre à la retraite. Il a surtout du mal à digérer d’avoir découvert, et très tardivement, que c’était bien son départ et rien d’autre que réclamaient les manifestants de la place Tahrir. S’en est suivi, selon des témoignages convergents, un accès de grave dépression qui s’est traduit, chez cet homme que l’on savait déjà physiquement affaibli, par des évanouissements à répétition et un refus de suivre le traitement que lui impose la grave maladie d’estomac pour laquelle il a été opéré en Allemagne à la fin de l’année dernière.

Moubarak aurait surtout, selon la presse égyptienne, été particulièrement ulcéré par les âpres discussions qu’auraient eues deux de ses fils, la nuit qui a précédé sa démission. Al-Akhbar rapporte ainsi que l’aîné, Alaa, aurait reproché à Gamal, celui que le raïs avait choisi pour lui succéder, de l’avoir poussé déraisonnablement à s’accrocher au pouvoir, comme en témoignait l’allocation que le président égyptien venait alors tout juste de prononcer, en cherchant, contre toute raison, à gagner du temps. Moubarak lui-même, ivre de rage, s’en serait mêlé : "Tu as ruiné jusqu’à la trace que je pouvais laisser dans l’histoire de l’Égypte", aurait-il dit à Gamal. Selon plusieurs témoins, il a fallu intervenir pour séparer les deux frères qui menaçaient de s’affronter physiquement.

Même si l’ancien président égyptien avait affirmé, dans une de ses dernières apparitions télévisées, qu’il souhaitait mourir en Égypte, il semble que le haut conseil militaire qui gouverne maintenant le pays ait pris contact avec quelques gouvernements étrangers pour trouver un éventuel asile à cet encombrant malade. Le moins que l’on puisse dire est que les candidats ne se bousculent pas. Certes, il y a bien l’Arabie saoudite, mais Ben Ali s’y trouve déjà et le royaume n’a aucune envie de devenir le dernier refuge des dictateurs sur le carreau. L’Allemagne, où Moubarak a été soigné, pouvait être une destination justifiée par son état de santé. Mais il semble que la chancelière n’y tienne pas vraiment. Pas plus que le Premier ministre de la Grande-Bretagne, pays dont est pourtant originaire Suzanne, la femme de l’ex-président égyptien. La Suisse s’est habilement exclue en décrétant la première un gel sur les avoirs de l’ancien raïs. Alors restent, semble-t-il, les États-Unis. Le bruit court même qu’Obama en a fait l’offre à celui qui a été un fidèle allié de la politique américaine au Proche-Orient pendant tout son règne.

Le Point.fr – Publié le 15/02/2011 à 17:22

 

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