Synthèse de cette tension durant les vingt dernières années
Pour ceux qui connaissent bien l’Algérie, le contraste est frappant entre ce qu’elle est aujourd’hui depuis les quarante dernières années et ce qu’elle fut auparavant depuis son indépendance jusqu’au décès de celui qui fut son seul véritable président, despotique certes mais assumant pleinement toutes ses responsabilités à la fois de chef d’Etat, chef suprême des forces armées, ministre de la défense, chef de gouvernement, et dont le moins qu’on puisse dire quant à l’orientation du pays sous sa direction, aussi bien en politique étrangère qu’intérieure, est qu’elle était cohérente et claire, du fait de cette unicité du centre de décision, aucun écart n’était toléré ni en direction de l’islamisme ni en celle du berbérisme, aucune présence d’oligarchie politico-financière tentaculaire, et autres aspects indéniables qui faisait que l’Algérie était respectée, et pas seulement par la France…
Avec le virage radical et improvisé, opéré à partir de 1979, la chute libre allait commencer. Mis à part une armée puissante quoique récemment secouée par d’inquiétantes « purges » qui ressemblaient surtout à une guerre de clans, l’économie algérienne est pratiquement à l’arrêt, les investissements industriels sont insignifiants, la plus grande partie des biens consommés est toujours importée et les exportations ne concernent que les richesses du sous-sol. Relations « en dents de scie » avec la France, apparemment paisibles avec les EU, plutôt bonnes avec la Russie et la Chine, orageuses avec les voisins de l’ouest et du sud, l’Algérie entre son passé révolutionnaire et son équilibrisme actuel, semble vouloir continuer sur la voie du mouvement des non-alignés qui a pourtant perdu de son influence depuis la chute de l’URSS, et le rejet récent de sa candidature au BRICS fut un pénible revers et en même temps un questionnement, sans réponses claires des dirigeants algériens.
Pour revenir à cette relation diplomatique houleuse entre ce pays et son ex-colonisateur, le dernier épisode, marqué notamment par les mots pour le moins choquants du président français à l’adresse de l’Algérie, « l’Algérie se déshonore en maintenant en prison l’écrivain algéro-français Boualem Sansal… », n’est ni le premier ni le dernier, ces écarts sont habituels depuis soixante ans, et pour cause : colonie de peuplement durant 132 ans, avec ce que cela a supposé comme méthodes et comme séquelles, proximité géographique, relations commerciales très étroites, orientations politiques et culturelles très différentes, importante communauté française d’origine algérienne, bref, un cocktail de données qui imposent à priori beaucoup de tact et de pondération, ce qui manque manifestement dans les propos du président français. Mais revenons en arrière de seulement une vingtaine d’années pour mieux comprendre.
En 2005 en France, le ministre délégué aux anciens combattants, d’origine algérienne, présenta au Parlement le projet de loi portant « reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés », et dont l’article 4 alinéa 2, qui faisait l’apologie de la colonisation française, souleva alors une vague d’indignation et de protestation autant chez les Algériens que parmi certaines personnalités politiques et intellectuels français, qui publièrent notamment une pétition signée par plus de 1000 professeurs des collèges et universités. La loi fut tout de même adoptée le 23 février 2005, malgré la polémique et les divisions qu’elle suscitait. Le président Bouteflika, dans un discours public, dénonça la « cécité mentale, confinant au négationnisme » que cette loi traduisait. La classe politique et la société civile dans leur ensemble, l’opinion publique, pratiquement toute l’Algérie se fit l’écho de ce discours. De son côté, le président Chirac ne tarda pas à manifester, dans un discours public, son hostilité au fameux alinéa 2 de l’article 4. C’est alors que le premier ministre, Dominique de Villepin, saisit le Conseil constitutionnel aux fins de constater le caractère règlementaire de ce deuxième alinéa, et pouvoir ainsi l’abroger par simple décret, en évitant un nouveau débat parlementaire, car il faut rappeler qu’entretemps, une proposition d’amendement de cet alinéa, présentée au parlement par le groupe socialiste présidé par Jean Marc Ayrault, avait échoué. Le décret abrogeant le fameux alinéa 2 fut finalement pris le 15 février 2006, et cette énième crise entre les deux pays fut ainsi surmontée, grâce à la fois à la digne fermeté des Algériens, président en tête, à la mobilisation d’illustres Français, mais aussi, on doit le souligner, à la sagesse des dirigeants français de l’époque. En effet, cette solution eut le mérite de faire disparaitre une disposition législative voulue par une majorité parlementaire, et ce par un subterfuge juridique qui ménageait le pouvoir législatif et à travers lui une partie non négligeable du peuple et de la classe politique, tout en préservant in extrémis les relations entre les deux peuples, même si le souci essentiel était d’ordre économique et stratégique.
Il y avait donc, côté français, deux camps opposés, l’un privilégiant l’avenir des bonnes relations et peu enclin à s’enorgueillir de son passé colonialiste, l’autre préférant l’arrogance de l’ancienne métropole face à l’ancienne colonie, la suffisance du nord performant face au sud dépendant, ce deuxième camp étant toujours fermement opposé à tout compromis sur ce point. Comment ne le serait-il pas, lui qui par ailleurs adhère du mieux qu’il peut au détriment des intérêts de son propre peuple, à l’idéologie atlantiste, dont le but déclaré mais jamais atteint a toujours été le règne sans partage sur le monde entier, la victoire sur la Russie, sur la Chine, sur tous ceux qui refusent de se soumettre corps et âme. Ce même état d’esprit est d’ailleurs aussi à l’origine de cette parcimonie dans les petits pas consentis par la France sur certaines questions restées en suspens depuis cinquante ans : remise des cartes des mines anti-personnel enfouies le long des frontières tunisienne et marocaine, remise d’une partie des archives, loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (au contenu dérisoire par rapport à l’horreur des faits) ; quant au projet de traité d’amitié, que caressaient les deux chefs d’Etat, il a dû être remis aux calendes grecques.
Puis il y eut en 2010 en Algérie, la proposition de loi déposée par 125 députés, portant criminalisation, avec effet rétroactif, de la colonisation française en Algérie, création d’un tribunal spécifique à cet effet, et exigeant un mea culpa de la France officielle. L’absence de suite réservée à cette initiative par le Parlement et les gouvernants de l’époque, pouvait très bien s’interpréter de prime abord (du moins pour ces derniers) comme une mesure de réciprocité au désamorçage salutaire opéré par leurs homologues français en 2006, et une façon d’éviter à nouveau de mettre les relations entre les deux pays dans une impasse.
Sept ans après, voilà que le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron, en visite en Algérie pour une opération de charme visant les millions d’électeurs franco-algériens, fait son spectaculaire mea-culpa, étayé et tempéré à travers plusieurs phrases dont chaque mot avait dû de toute évidence être préalablement pesé : « …il est inadmissible de glorifier la colonisation… » ; « …la colonisation est une barbarie, un crime contre l’humanité, elle fait partie de l’histoire de la France, nous devons regarder cela en face, et présenter nos excuses à ceux et celles envers lesquels nous avons commis ces gestes… » ; « …sans toutefois nier pour autant le fait qu’il y eut des hommes et des femmes qui ont voulu faire une autre histoire, ils ont échoué, l’Etat français a échoué à cela, la France a installé les droits de l’homme en Algérie, mais elle a oublié de les lire… » ; « … il ne faut donc pas tomber dans la culture de la culpabilisation sur laquelle on ne construit rien… » Cela déclencha à nouveau un tollé en France, la sempiternelle polémique entre les deux camps opposés sur ce sujet, pendant qu’en Algérie, les uns applaudirent alors que les autres, sceptiques, préférèrent attendre pour mieux voir, car ils savaient qu’un candidat-président était souvent très différent d’un président…
Et en effet sans surprise, une fois élu, l’hôte « progressiste et conciliant » de l’Algérie rentra prudemment dans les rangs tracés par ceux-là mêmes qui avaient fait de lui le candidat favori. Durant sa brève deuxième visite d’une journée en Algérie, en décembre de la même année, il déclara « être venu dans l’état d’esprit d’un ami de l’Algérie, d’un partenaire constructif », et à la question d’un journaliste qui voulait savoir s’il maintenait ses précédentes déclarations de candidat, il préféra répondre : « je ne suis pas quelqu’un d’incohérent, c’est le même homme qui vous parle.. » ; à un jeune parmi ceux qu’il était allé rencontrer dans la rue, et qui aborda le même sujet, il répondit irrité : « vous n’avez pas connu la colonisation, qu’est-ce-que vous venez m’embrouiller avec ça ? » ; puis il se déclara « prêt à ce que la France restitue les crânes des insurgés algériens » conservés au Musée de l’Homme à Paris ; En décembre 2019 en Côte-d’Ivoire, il se contenta de déclarer que « le colonialisme a été une erreur profonde, une faute de la République » ; auparavant, en septembre 2018, il avait reconnu la responsabilité de l’Etat français dans l’assassinat de Maurice Audin ; il dénonça les « crimes et atrocités » commis durant la guerre d’Algérie, annonça l’ouverture des archives de l’Etat concernant ce sujet, et souhaita l’approfondissement du travail de vérité entre les deux pays ; en janvier 2020, il compara ce travail de mémoire à celui qu’avait accompli Jacques Chirac en 1995 lorsqu’il avait reconnu la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs ; enfin, lors du déclenchement du hirak, il avait maladroitement soutenu le président Bouteflika jusqu’au bout, avant de tenter de se rattraper en saluant la victoire de la volonté populaire ; puis il récidiva en déclarant froidement « avoir pris note de la victoire de Mr Tebboune aux élections », pour ensuite attendre une semaine avant de lui présenter ses félicitations ; incohérence, inconsistance, médiocrité, irresponsabilité, nous étions déjà loin de la France officielle responsable et respectable de Chirac et de Villepin…
Mais tout cela c’est relativement de l’histoire ancienne… Le comble de l’effronterie, de l’arrogance et de l’irresponsabilité, est dépassé à présent avec cette vile insulte, cette déclaration de guerre éhontée, par laquelle cet apprenti sorcier tente vainement de mettre en doute l’honneur et la dignité de l’Algérie, en plus de s’immiscer dans ce qui est de la compétence exclusive des l’Institutions judiciaires d’un pays souverain ; c’est d’autant plus choquant pour tout observateur un tant soit peu averti, que déjà en la forme, la France officielle est très mal placée pour adresser ce genre de remarques à quelque autre pays du monde, elle qui maintient en détention arbitraire depuis 1999, un homme qui a purgé 25 années de prison, âgé à présent de 73 ans, qui a pourtant bénéficié en 2013 d’une décision en dernier ressort de libération conditionnelle subordonnée à son expulsion vers son pays d’origine le Liban, décision bafouée sans vergogne et jusqu’à présent par les dirigeants français qui ont tout simplement refusé d’exécuter la dite décision de justice. Très mal placée également, la France officielle qui réprime arbitrairement ses citoyens, devenus de fait ses sujets, simplement parce qu’ils ont exprimé pacifiquement leurs opinions sur les crimes contre l’humanité (reconnus comme tels par la Cour Pénale Internationale) commis par les dirigeants d’un pays étranger ; en fait, depuis le départ de Jacques Chirac, le dernier vrai président français, ses successeurs et leurs équipes sont devenus tout simplement les larbins de ce même pays étranger délinquant qu’il est interdit de critiquer, et les sous-larbins de son principal parrain, les EU ; il y a même fort à parier que cet acharnement des dirigeants français actuels contre l’Algérie a pour principale cause l’intransigeance de cette dernière dans la défense de la cause palestinienne, et son refus systématique de toute reconnaissance de l’entité sioniste, à l’instar d’ailleurs d’une cinquantaine d’autres pays membres de l’ONU ; il n’est pas du tout étonnant de constater la tiédeur confinant à la froideur, de la France à l’égard de ces cinquante pays ; sans oublier non plus le refus par la France de reconnaître l’Etat de Palestine, qui est pourtant reconnu par un nombre de pays plus élevé que pour l’entité sioniste ! Mais oui, c’est bien cela, les dirigeants français défendent avant tout les intérêts et les valeurs morales (si elle en a) de cette entité délinquante, avant ceux de la France ! Mais cela ne regarde que les Français, donc pas d’immixtion !
Coté sud de la méditerranée, les réactions se multiplient et se diversifient. Les uns souhaitent relancer la proposition de loi de 2010, les autres préfèrent prendre leur mal en patience et attendre que les Français parviennent à se débarrasser de Macron et de son équipe, enfin d’autres trouvent qu’il serait bon de reconsidérer le problème avec plus de recul, sans se laisser piéger par l’écho disproportionné qu’ont accordé les médias d’un côté à un écrivain médiocre qui serait resté inconnu s’il n’avait été « recruté » et pris en charge par les réseaux sionistes « françalgérie » et leurs relais locaux, et d’un autre à un président français aux abois, accablé par les preuves éclatantes de son incompétence et de sa malhonnêteté, acculé par une majorité parlementaire ouvertement bafouée et déchaînée. Quant aux dirigeants algériens, s’il ne fait aucun doute que si, sur cette question précise, ils sont injustement agressés et donc approuvés par une majorité écrasante des Algériens, il n’en reste pas moins que cet appui populaire fait souvent défaut pour nombre d’autres sujets liés aux préoccupations socio-économiques du citoyen, à la bureaucratie, au sous-emploi, au niveau trop faible des investissements, pour ne citer que ces problèmes. Dans cette optique, il serait plus rationnel de replacer cet incident bilatéral dans son cadre géopolitique actuel, caractérisé par l’antagonisme conflictuel de plus en plus acharné entre partisans d’un monde unipolaire soumis à l’hégémonie étasunienne d’un côté, et leurs adversaires émergents aspirants à un monde multipolaire plus équilibré. Il est vrai qu’en y regardant de plus près, en transcendant les sentiments et les passions de part et d’autre, on peut se demander si tout ce problème et cette polémique, entre apôtres de la colonisation et pourfendeurs exigeant la repentance de l’autre, n’étaient en fait qu’une des nombreuses facettes d’une question beaucoup plus importante et plus complexe ? Si cette querelle franco-algérienne, restreinte géographiquement et historiquement s’avérait être enfermée en réalité dans un prisme réducteur auquel échappe la dimension réelle, autrement plus étendue, dans le temps et dans l’espace, du vrai problème ?
En effet, si on prend par exemple la proposition de loi algérienne, on constate d’abord que sa mouture présentait une contrariété entre certaines de ses dispositions et les accords d’Evian, qui prévoyaient expressément l’amnistie de « tous les actes commis en relation avec les évènements politiques survenus en Algérie avant le jour de la proclamation du cessez-le-feu » (sic) ; on remarque ensuite que le reste de son contenu, bien que traduisant un ardent patriotisme et une soif de justice compréhensible, gagnerait à être actualisé, adapté à la réalité actuelle et à ses défis majeurs, sur les triples plans bilatéral, interne, et mondial. Ainsi, ne serait-il pas plus utile et plus réaliste de reconsidérer cette démarche et ce texte afin de leur donner une autre dimension, leur garantir un soutien beaucoup plus large au sein du peuple et dans la classe politique, ainsi qu’une portée plus utile et plus salutaire à la fois pour l’Algérie et pour le reste du monde, dans une optique principalement tournée vers l’avenir : au lieu de criminaliser la colonisation française passée, et juger et condamner des criminels décédés depuis lors, ou devenus vieillards infirmes, ou exiger la repentance de leurs enfants, ne serait-il pas plus judicieux, plus utile, mais surtout plus juste et plus radical à la fois pour le passé et l’avenir, de criminaliser le colonialisme, terme plus adéquat, adopté d’ailleurs dans les textes des Nations-Unies, et désignant à la fois différentes formes de colonisation ainsi que l’idéologie dévoyée et la politique délinquante qu’elles concrétisent ? Idem pour son rejeton le plus teigneux, le plus raciste et à présent le plus dangereux, le sionisme ? ; Et qui dit criminaliser ces actes et ces idéologies dit forcément par là même criminaliser aussi la complicité et l’apologie qui leur serait apportée, en particulier par tout Algérien traitre à son peuple et à sa patrie ?
La révolution algérienne contre l’occupant français, et toutes les autres révolutions de par le monde, à commencer par la révolution française, sans oublier la guerre contre le nazisme, n’auraient guère porté leurs fruits si elles n’avaient pas sévi contre les traîtres, car dans ce domaine comme pour la corruption, l’impunité rend le mal beaucoup plus contagieux… La comparaison à la corruption est nécessaire ici car du fait de l’attrait qu’exercent les richesses des pays du nord, les traîtres sont presque toujours des mercenaires vendus corps et âmes à leurs commanditaires. C’est pratiquement une guerre qui ne dit pas son nom, et le rapport de forces y est inégal. Il n’y a qu’à voir ce qu’il est advenu de l’Irak, de la Syrie, du Yémen, de la Libye. A titre de comparaison, il y a à peine quelques décennies, des milliers d’Étasuniens ont été arbitrairement persécutés et pourchassés à cause du maccarthisme délirant, parce qu’ils étaient simplement soupçonnés de communisme ou d’intelligence avec l’ennemi soviétique, et les époux Rosenberg furent ainsi exécutés ; il n’est pas question évidemment de prendre comme modèle une telle dérive confinant à la paranoïa, mais le fait est que ni les EU, ni aucune autre puissance ne reculerait devant rien si elles étaient confrontées à des dangers pareils à ceux qui menacent actuellement l’Algérie. Est-il concevable que celle-ci s’abstienne de se prémunir contre ses ennemis intérieurs, de peur de déplaire aux pays nantis ? Le plus grand péril pour l’Algérie d’aujourd’hui et de demain, n’est-il pas l’éventuelle prise du pouvoir par des valets de l’impérialisme et du sionisme, qu’ils soient habillés en qamis ou en costume-cravate, qui livreront sans état d’âme le sol et le sous-sol de ce riche pays aux prédateurs d’Amérique et d’Europe occidentale ? A quoi auraient alors servi les sacrifices, les larmes, et les millions de martyrs en 132 ans ? Les Algériens ont-ils combattu le colonialisme français pour ensuite devenir les supplétifs de l’impérialisme ? Veulent-ils un développement économique à caractère progressiste, qui profite à la majorité tout en respectant l’initiative et la fortune privées, ou un « libéralisme » débridé dans lequel les moins nombreux, les riches, seraient encore plus riches et les plus nombreux, les pauvres, encore plus pauvres ? Un libéralisme féodal qui achèverait de laminer la classe moyenne déjà réduite dans ce pays à une peau de chagrin ? Dans lequel règnerait sans partage le monothéisme du marché, où les principales valeurs humaines déjà très compromises actuellement achèveraient irrémédiablement leur chute ? Ne serait-ce pas une horrible perspective et un outrage insupportable à la mémoire des martyrs de la résistance et à la dignité de ce peuple éprouvé qu’il lui soit interdit dans cette perspective, dans sa propre patrie, de distinguer entre judaïsme et sionisme, ou de critiquer le sionisme, sous peine d’être poursuivi pour antisémitisme, comme l’ont déjà été des centaines d’intellectuels français ? N’est-il pas inquiétant d’entendre certains Algériens résidant en Europe se faire déjà l’écho des slogans de la propagande sioniste pendant que d’autres, forts malgré leur médiocrité du soutien des médias français, afficher avec arrogance leur islamophobie ? Ou encore ceux qui saisissent le prétexte concocté hypocritement sur ce point par les islamistes (toutes tendances confondues), prônant l’alliance avec le sionisme et l’impérialisme pour combattre le chiisme ? N’ont-ils pas déjà non loin de là imposé par les armes et avec l’appui flagrant des mêmes grandes puissances, la régression et les conflits confessionnels moyenâgeux ?
Le péril est imminent, et la faiblesse actuelle de l’Algérie, à laquelle elle doit absolument remédier le plus vite possible, se situe sur deux plans : à l’intérieur, elle doit mettre fin aux blocages bureaucratiques, à la corruption, à l’anarchie dans les services publics, au gaspillage, engager des investissements sans attendre, en sévissant contre les réseaux qui bloquent et leurs relais au plus haut niveau, donner des signaux forts et concrets d’une réelle volonté politique de redressement au plus haut niveau ; à l’extérieur, elle doit choisir son camp, car si l’attitude des dirigeants algériens traduit tantôt un patriotisme légitime tantôt un souci de ne pas s’attirer les foudres des principales grandes puissances, ils doivent se résoudre à la triste évidence qu’ils ne font que prolonger un sursis dont la fin est inéluctable, et qu’ils devront tôt ou tard choisir clairement leur camp, car pour ces gens-là, c’est-à-dire les puissances impérialistes et leur rejeton sioniste, la neutralité est exclue pour les pays du Tiers-monde, et le non-allié, ou plutôt le non-valet, finit par être considéré comme ennemi, surtout s’il s’agit d’un immense et riche pays, de surcroît à majorité musulmane.
Source: https://www.legrandsoir.info/
La France d’Emmanuel Macron a change la carte géographique du Maroc en incluant le Sahara Occidental dans le Royaume du Maroc alors ne cherchons pas loin pour comprendre les problèmes entre l’Algérie et la France, tres simple!