Les occidentaux, au premier chef les dirigeants français et américains, utilisent à présent les chefs d’Etats de la CEDEAO pour régler à leurs places "son compte" à Laurent Gbagbo. Une manière hypocrite des occidentaux de dire : c’est aux "barbares" de faire ce qu’ils savent faire le mieux, c’est-à-dire, se bagarrer… Et comme les "barbares" ne réfléchissent pas, voilà donc quelques chefs d’Etats africains prêts à faire la guerre pour renverser Laurent Gbagbo, et ainsi faire plaisirs aux grandes puissances qui tirent les ficelles à distance, peu importe les dégâts collatéraux d’une telle ignominie.
C’est comme les requins, dès qu’il y a une odeur de sang ils abondent pour participer au festin… Les occidentaux veulent la tête du frère Gbagbo, pas de problème, ils l’auront "chieff", "merci messiéé". Mais, regardez de plus près ces présidents de la CEDEAO qui reprochent à Laurent Gbagbo tous les pêchés du monde, la plupart sont arrivés au pouvoir à la suite d’opérations douteuses, de manœuvres dilatoires ou s’accrochent obstinément à la tête de leur pays dont ils ont fait leur propriété privée…
Des exemples ? Oui. Blaise Campaoré, l’inamovible président du Burkina Faso, en place depuis l’assassinat crapuleux de Thomas Sankara le 15 octobre 1987 et récemment (le 25 novembre 2010) réélu dès le premier tour avec plus de 80% de suffrages, Abdoulaye Wade du Sénégal, arrivé au pouvoir par voie démocratique en 2000 se comporte depuis en véritable autocrate et pense même faire de son fils le successeur désigné à la présidence de la République du Sénégal, le togolais Faure Gnassingbé, c’est le prototype même de chef d’Etat africain que les occidentaux savent installés au pouvoir pour finir par s’en débarrasser comme un Kleenex lorsqu’ils n’en ont plus besoin… Qui encore ? J’en passe et des meilleurs.
Les violations répréhensibles de constitution ajustée à répétition par les présidents en exercice pour éviter l’alternance politique, sont un mode opératoire qui n’a jamais irrité les puissances occidentales (USA, France, etc.) dés l’instant où leurs intérêts sont garantis.
Assez ! L’Afrique n’est pas un département de la France encore moins un terrain de chasse pour les occidentaux, et la Côte d’Ivoire n’est pas une sous-préfecture française…L’Afrique est libre de prendre attache avec les pays émergeants tels que la Chine, l’Inde et le Brésil que cela plaise ou non à la France et aux Etats-Unis.
L’interventionnisme des puissances occidentales dans les affaires africaines qui n’a pour but que de faire main basse sur les matières premières du continent noir, on ne le dira jamais assez, commence par agacer. Trop c’est trop ! Lumumba en a été victime, Kwamé Kruma en a souffert, Sékou Touré en a fait les frais, Marien Ngouabi en a payé de sa vie… Hier, c’était Lissouba au Congo Brazzaville, président élu démocratiquement mais chassé du pouvoir par les armes avec la complicité de qui vous savez, le centrafricain Anges Patassé renversé par un coup d’État le 15 mars 2005 de François Bozizé, un ancien réfugié politique en France… A qui le tour demain ?
Nous savons tous qu’en Afrique noire les élections sont souvent truquées, les élus sont corrompus, la fraude dans tous les domaines est un sport national, la concussion une règle, la compromission fait office de programme, l’assassinat politique avec l’aide parfois de lointains complices est un moyen pour accéder au pouvoir, alors que veut nous faire croire la CEDEAO ?
Qu’un seul chef d’Etat de la CEDEAO se lève et dise qu’il est propre, blanc comme neige… et je conseillerais alors à Laurent Gbagbo de quitter tout de suite le pouvoir.
Amis Ivoiriens, je m’arrête ici avec cette crise qui s’éternise dans votre pays. Ça commence à sentir mauvais votre histoire. Ça pue !!!
Que dieu vous protège…
Source: LEPOST.FR – 28/12/2010 à 09h21 – mis à jour le 28/12/2010 à 15h36