Fethullah Gülen, accusé par le président turc d’avoir orchestré le coup d’Etat manqué du 15 juillet, a rejeté les accusations et a appelé à la création d’une commission internationale.
Devenu l’ennemi public numéro un du régime turc depuis la révélation des affaires de corruption en 2013, Fethullah Gülen a été encore une fois pointé du doigt par Tayyip Erdogan qui l’accuse d’être l’instigateur du putsch manqué du 15 juillet.
Lassé d’être présenté sans cesse comme à l’origine de tous les maux qui touchent la Turquie, l’imam en exil a demandé la création d’une commission internationale ayant pour but de faire toute la lumière sur cette tentative de coup d’Etat. “On ne parvient pas à la démocratie par une intervention militaire”, a-t-il dit avant d’ajouter qu’il respectait toute personne élue par le peuple.
Il a également fait part des rumeurs sur un simulacre de coup d’État visant à assurer une fois pour toute l’emprise d’Erdoğan sur le pays. “Il y a une petite probabilité”, a-t-il avancé.
En effet, quelques heures après la tentative de putsch, la police turque a lancé une chasse aux sorcières contre les partisans supposés de Gülen. Deux juges de la Cour constitutionnelle, 48 juges du Conseil d’État, 140 juges de la Cour de cassation et plus de 2700 magistrats ont été arrêtés ou font l’objet d’un mandat d’arrêt. Au total, 6000 personnes ont été placées en détention, selon le ministre de la Justice.
Le pouvoir essaie de montrer depuis deux ans que le mouvement Gülen est une organisation terroriste armée au même titre que le PKK. Mais aucune preuve n’a été jusqu’alors apporté. Dès le soir du putsch, Erdogan avait lancé : “Vous voyez qu’ils sont armés”, saisissant ainsi l’occasion d’appuyer ses dires.