Putsch Au Burkina Faso : Le peuple dit NON à Diendéré !

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Le général Gilbert Diendéré, ici en 2011, qui est à l'origine du coup d'Etat au Burkina Faso du 17 septembre 2015. AFP PHOTO / AHMED OUOBA
Le général Gilbert Diendéré, ici en 2011, qui est à l’origine du coup d’Etat au Burkina Faso du 17 septembre 2015. AFP PHOTO / AHMED OUOBA

La transition démocratique au Burkina Faso a été brusquement interrompue le 16 septembre dernier par un coup d’Etat stupide qu’on ne peut pas s’empêcher de comparer à celui conduit en 2012 par Amadou Haya Sanogo. Mais contrairement au putsch de la bande à Sanogo, soutenu par des religieux « affamés » et des hommes politiques « véreux », le coup d’Etat du Général Gilbert Diendéré a été confronté à une opposition farouche du peuple burkinabé. Qui s’insurge contre la junte et dit tout simplement Non à la prise du pouvoir par les armes.

En 2012, les Maliens ont assisté, impuissant, au coup de force stupide de la bande à Sanogo. En dehors des membres du Front pour la République et la Démocratie (FDR), le peuple est resté silencieux face une junte désorganisée, désorientée et à une situation chaotique, qui a conduit à l’effondrement total de l’Etat.

L’opposition du FDR à cette junte aura permis à la communauté internationale de prendre conscience du danger qui guettait notre pays et d’agir en conséquence en restant ferme contre la junte. C’est seulement grâce à la CEDEAO que le Mali a pu éviter la catastrophe de sombrer carrément dans une tyrannie. Car, dès le lendemain du coup d’Etat de la bande à Sanogo, des opportunistes de tous bords ont commencé à se bousculer au portillon de Kati, pour apporter leur soutien au coup d’Etat. Des hommes politiques aux ambitions démesurées, voulaient saisir l’occasion (rêvée) pour arpenter les marches de Koulouba. C’est pourquoi, la plupart des leaders religieux et des politiques ont sciemment « fermé » les yeux sur le coup de force du tristement célèbre Sanogo. Qui aurait suivi les conseils (intéressés) de cette meute de religieux et de politiques, dont le seul but était de tirer profit de la situation de chaos dans lequel notre pays a été entrainé…

 

Résistance contre Diendéré

Sanogo et sa bande n’ont pas saisi la perche que leur a tendue le destin. Ils finiront, presque tous, en prison. Quid du Général Diendéré, qui est un militaire expérimenté pour avoir servi deux présidents du Faso (Thomas Sankara et Blaise Compaoré).

Au Burkina Faso, le peuple, depuis la prise en otage du président et du premier ministre, est sorti massivement pour dénoncer et opposer un niet catégorique au renversement des autorités légitimes de la transition. Au pays des hommes intègres, la résistance est en train de s’organiser  contre Diendéré et le régiment de la sécurité présidentielle (RSP).

La jeunesse et les partis politiques de l’opposition ont d’ailleurs fait bloc derrière les autorités de la transition. Pour le moment, leur voix n’a pas encore résonné contre celle des armes du RSP.

Pour éviter que la situation ne dégénère, la CEDEAO a envoyé des émissaires auprès de la junte pour qu’elle restitue le pouvoir aux civils. Même si l’on sait que les putschistes bénéficient du soutien de l’ancien parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Les militants de cette formation politique et leurs alliés n’ont pas digéré « l’exclusion » de leur candidat à la présidentielle du 11 octobre 2015. Et tout naturellement, ils ont apporté leur soutien à Diendéré et au RSP.

Au-delà du peuple burkinabé, la résistance s’organise également en Afrique où les peuples crient de plus en plus leur ras-le-bol au pouvoir « kaki ». La prise du pouvoir par les armes doit être bannie. Et les institutions africaines ont tendance à suivre les peuples sur cette voie. D’où les condamnations et autres sanctions prononcées contre les putschistes.

À l’issue d’une réunion de son Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’Union africaine (UA) « a décidé de suspendre le Burkina Faso de toutes les activités de l’UA avec effet immédiat », a déclaré à la presse le représentant ougandais Mull Katende, qui assure la présidence tournante du Conseil, au terme d’une réunion d’urgence de plusieurs heures au siège de l’organisation à Addis Abeba.

Le CPS a également voté l’adoption de sanctions à l’encontre « de tous les membres du soi-disant Conseil national pour la démocratie » qui a mené le putsch, tous frappés d’une interdiction de voyager et d’un gel des avoirs dans tous les États membres de l’organisation panafricaine.

Eviter une crise…comme au Mali

Le diplomate ougandais a qualifié « d’acte terroriste qui doit être traité comme tel » la séquestration du président de transition Michel Kafando et d’autres membres du gouvernement par les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré.

« Toutes les mesures prises par ceux qui ont pris le pouvoir par la force au Burkina Faso sont nulles et non avenues. L’UA ne reconnaît aucun processus en dehors de la transition », a ajouté le diplomate au nom du Conseil de paix et de sécurité. Le Conseil demande en outre à la commission de compiler une liste des membres de la « junte » et décide de qualifier tous les officiers du RSP « d’éléments terroristes ».

Quant à la CEDEAO, elle a décidé d’accorder une chance au dialogue. Deux émissaires (Macky Sall, président en exercice de la CEDEAO et Yayi Boni, président du Bénin) sont arrivés au Burkina, depuis le vendredi dernier, pour ramener l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré à la raison ; et éviter une crise dans la durée pour ce pays voisin du Mali.

On se souvient que les mêmes chances ont été données à la bande à Sanogo afin de respecter les règles de la démocratie. Des négociations avaient finalement abouti à la signature d’un accord qui a permis le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Même si la junte, contrairement à l’accord, s’est immiscée dans la gestion des affaires publiques, en s’octroyant des départements clés, sans compter le trafic d’influence. Qui n’aura même pas épargné le président de la transition, Dioncounda Traoré.

On s’interroge, alors, sur l’attitude qu’adopteront Diendéré et ses hommes face au peuple burkinabé, à la CEDEAO et à la communauté internationale. En tout cas, une nouvelle page de l’histoire des hommes intègres est en train de s’écrire avec beaucoup de questionnements. Gilbert Diendéré et le RSP vont- ils sortir grandis de cette épreuve ? Où marcheront- ils à contre sens, comme la bande à Sanogo, pour finir leur carrière dans une prison « dorée » ? L’histoire nous le dira.

Idrissa Maïga

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4 COMMENTAIRES

  1. “Le peuple dit NON à Diendéré !”

    ………….et il a bien raison! 8) 8) 8) 8)

    C’est vrai ça, comment un peuple quel qu’il soit pourrait-il dire OUI à un type qui se ridiculise en arborant une casquette trop grande pour lui? 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Il a l’air d’un chauffeur d’ambassade ou d’un réceptionniste d’hôtel de luxe! 😀 😀 😀

    Bref il a l”air d’un con, quoi! :mrgreen:

    PS: Et puis en plus, ça lui apprendra à tenter un coup d’état sans avoir ne serait-ce qu’un bâton magique! 😆 😆 😆

    Chez nous les Africains, c’est souvent LE MANQUE DE PREPARATION qui nous pénalise! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Houbien? 😛

  2. Sanogo n’est pas dans une prison dorée. Dans une prison dorée le détenu ne pleure pas devant les serpents. Dans une prison dorée le détenu ne reçoit pas les coups de pied du Capitaine SOGOBA dans le derrière. 😀 😀 😀 😀 😀

    • “Dans une prison dorée le détenu ne reçoit pas les coups de pied du Capitaine SOGOBA dans le derrière.”

      Mais dans le cas spécifique du CACA-pitaine Sanogo, il paraitraît (de sources sûres) que Sogoba a arrêté les coups de pieds au derrière;

      Ca faisait des ECLABOUSSURES! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

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