Dans ce monde dominé par les Occidentaux, il y a deux poids deux mesures dans les relations internationales. Ils n’agissent que pour leurs intérêts au mépris des conventions qu’eux-mêmes véhiculent au nom de la standardisation des droits de l’homme. Ce qui se passe en Irak et en République centrafricaine sont la preuve que la protection des minorités est un vain mot. D’un côté, on protège les uns et de l’autre côté, on planifie la mort des autres.
Le président des Etats-Unis, au nom de la protection des chrétiens, une minorité religieuse en Irak, a pris la décision de frapper les positions des djihadistes qui veulent établir un Califat sunnite dans le Proche-Orient. Les Américains, qui ont financé et armé ces djihadistes à travers les monarchies du Golfe pour déstabiliser cette région du monde dans le seul souci de préserver leurs intérêts, reprochent à leurs collaborateurs de procéder à un génocide contre les chrétiens de l’Irak. Faux.
Depuis l’éclatement de cette guerre en Irak, beaucoup de minorités ont été victimes des associés des Américains. Malgré la détresse de ces populations, ils n’ont pas voulu intervenir au nom de la Déclaration universelle des droits de l’homme pour leur sauver du nettoyage ethnique programmé depuis le début du conflit. Mais il a suffi que leurs coreligionnaires soient la cible de leurs amis pour que le président des Etats-Unis, Barak Obama, tape du poing sur la table. Il a ordonné à son aviation de bombarder les positions des djihadistes en Irak pour préserver la vie des chrétiens d’Irak.
Malheureusement, cette protection des minorités ne s’applique pas partout de la même manière. En Afrique, plus précisément en République centrafricaine (RCA), la France de François Hollande, le pays des droits de l’homme, n’a rien entrepris pour sauver la minorité musulmane du génocide. Elle a été massacrée à coup de machette, à bout portant, terrorisé, brûlé vif et leurs maisons mises à sac sous l’œil complice des soldats français de l’opération Sangaris. Ils n’ont rien fait pour arrêter le massacre des musulmans par leurs coreligionnaires.
D’ailleurs, on peut dire qu’ils étaient de connivence avec les anti-balaka si on se réfère aux premières déclarations du gouvernement français. Ce dernier a appelé à désarmer de l’autre partie, l’ex Séléka et à la cantonner, laissant les musulmans à la merci de leurs bourreaux armés. Ainsi, les quartiers musulmans de la capitale Bangui se sont vu vider de leur population. Les plus chanceuses ont pris la route de l’exil.
Et pourtant, cette force française déployée au nom des Nations unies devrait protection à toutes les populations centrafricaines sans discrimination religieuse. Ce qui est sûr, l’intervention française en RCA a été l’élément déclencheur d’un génocide contre les musulmans de ce pays. Car elle a laissé les musulmans à leur propre sort devant des milices chrétiennes lourdement armées et décidées à les exterminer.
On le sait maintenant, la protection des minorités relève de la pure démagogie. Elle n’est guidée que par des sentiments d’appartenance aux lobbies occidentaux. Sachons raison garder pour que le monde ne bascule pas dans un conflit religieux. Mais avec la politique de deux poids deux mesures des Occidentaux, c’est-à-dire la protection de leurs coreligionnaires et le massacre des autres, difficilement la promotion des droits de l’homme qu’on tente de diffuser à l’échelle mondiale passera aux yeux des autres comme une valeur universelle.
Yoro SOW