Le procès Gbagbo au secret

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Le procès Gbagbo au secret
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, le 28 janvier 2016, lors d'une audience à la Cour pénale internationale de La Haye (Pays-Bas) © ICC-CPI

Le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé se tient désormais en partie à huis clos. Les juges ont décidé de ne plus retransmettre en direct sur l’Internet les audiences au cours desquelles déposent des témoins « protégés ». Déjà fastidieux, ce procès au cours duquel seuls 13 témoins ont déposé en six mois devient de moins en moins lisible.

De notre correspondante à La Haye,

A la reprise du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale le 6 juillet, les internautes ivoiriens ont dû vaquer à d’autres occupations. Le site internet, sur lequel sont retransmises les audiences, n’affichait rien d’autre qu’une mire de couleur. Les Ivoiriens n’ont qu’à bien se tenir ! C’est un peu la leçon infligée par les juges de la Cour pénale internationale (CPI), le 16 juin dernier. Les audiences impliquant des témoins protégés ne seraient plus retransmises en direct, mais accessibles quelques semaines après leur audition, une fois censurées des éléments permettant de les identifier, décidaient les juges. Seuls ceux présents à La Haye pourront suivre le procès dans la galerie publique, après contrôle de sécurité.

« Ces mesures vont restreindre la possibilité pour le public de suivre en direct le procès, reconnaissait le président Cuno Tarfusser, mais ces mesures sont une réaction à l’action de certaines personnes qui ne représentent certes pas tout le peuple de la Côte d’Ivoire, mais qui ont créé un risque très grave pour l’intégrité de ce procès ainsi que pour la sécurité des témoins ». La raison : des témoins censés être protégés ont été identifiés sur les réseaux sociaux et dans la presse ivoirienne. Pour les juges, « le contexte et l’environnement sont devenus tel que nous pensons que c’est la seule façon d’assurer et de préserver l’intégrité du procès tout en préservant la publicité des débats ».

Un crime passible de cinq ans de prison

Dès le début du procès, le 28 janvier 2016, l’identité des témoins faisait l’objet de nombreuses spéculations. Sur les 13 témoins entendus en six mois, seuls quatre ont déposé publiquement. Les autres ont bénéficié de mesures de protection décidées par la Cour : déposition sous pseudonyme, partie d’auditions à huis clos, voix et visages brouillés. Si la Cour fait porter la faute sur les internautes et journalistes ivoiriens, c’est elle-même qui à plusieurs reprises a identifié ses témoins. Le premier d’entre eux avait, dans le cours de son récit, révélé son identité. Celles de cinq autres, considérés comme des « insiders » par l’accusation, étaient révélées par le procureur, après que le greffe ait oublié de couper la retransmission d’une audience à huis clos.

Mais ce sont les spéculations autour de l’identité d’un député, qui ont passablement énervé les juges. Le 8 juin, le président s’adressait solennel, depuis le prétoire, à la Côte d’Ivoire, prévenant que des enquêtes pourraient être ouvertes pour entrave à la justice, un crime passible de cinq ans de prison et une amende devant la Cour. Cuno Tarfusser décidait d’abord de tenir la suite de l’audience à huis clos, mais c’est le témoin lui-même qui s’y opposait. « Je suis venu ici pour contribuer à la manifestation de la vérité, disait-il. Je peux vous rassurer, monsieur le juge président, qu’il n’est pas opportun que cette audition se fasse à huis clos ». Puis « j’insiste, je vous le demande, je souhaite continuer ma déposition de façon publique. »

 

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1 commentaire

  1. Rien que du théâtre ce procès.
    Que cache t on?Quelle crédibilité encore à ce proces?que fera t on quand les témoins de la défense passeront au pretoire?
    Va t on interdire le direct?
    La cpi déjà jette du doute sur le verdict final,pourquoi les témoins ne peuvent apporter les preuves de culpabilité que dans le huis clos?
    La cpi ne cherche t elle pas à anticiper ce que diront en direct les témoins de la defense?car ceux ci parleront et risquent de créer les démons de la division.
    Que les ivoiriens se pardonnent,que la communauté internationale trouve une autre alternative pour créer la paix en côté d ivoire.
    Ce procès ne servira à rien qu a exacerber les tensions.
    Les ivoiriens sont fatigués,ce peuple épris de paix et de fraternité est pris en otage pour des intérêts. Avec la complicité des africains.
    La cpi n est pas une solution mais la promotion de la haine,et de la rancoeur.

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