Procès de Dominic Ongwen: l’enfer de la LRA exposé devant la CPI

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Dominic Ongwen à la CPI le 6 décembre 2016. © REUTERS/Peter Dejong/Pool
Onze ans après l’émission d’un mandat d’arrêt contre lui, Dominic Ongwen est jugé depuis mardi 6 décembre devant la Cour pénale internationale. Enlevé vers l’âge de 14 ans par les hommes de Joseph Kony, dans le nord de l’Ouganda, l’enfant soldat est ensuite devenu l’un des commandants de la redoutable Armée de résistance du Seigneur. Accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis entre 2002 et 2005 dans le nord de l’Ouganda, Dominic Ongwen a plaidé non coupable et s’est présenté en victime.

A quel moment cesse-t-on d’être une simple victime ? Cette question a plané toute la journée de mardi. Pour Dominic Ongwen, pas de doute : il est victime de la milice sanguinaire de la LRA, enlevé enfant, exécutant les ordres du chef suprême Joseph Kony.

En face, l’accusation s’est échinée à démonter cette stratégie de défense. La procureur Fatou Bensouda a rappelé la suite du parcours de l’enfant soldat, gravissant rapidement les échelons de la LRA pour devenir l’un de ses cinq chefs. Dominic Ongwen a adopté « avec enthousiasme les méthodes violentes de la LRA », estime la procureur. Contrairement à 9 000 combattants qui « se sont rendus et ont obtenu l’amnistie » entre 2002 et 2005, Ongwen, lui, a choisi de rester et de monter en grade, poursuit-elle

En 2004, Il prend ainsi la tête d’une brigade de près de 300 hommes (la brigade Sinia), une brigade largement impliquée dans 4 attaques de camps de déplacés (Pajule, Lukodi, Odek et Abok), selon le substitut de la procureur, Ben Gumpert. Il est revenu en détail sur ces assauts où on tue, pille, brûle les domiciles, enlève les femmes, les obligeant ensuite à abandonner leurs bébés si elles ne marchent pas assez vite.

Des témoignages terrifiants

Pendant plusieurs heures l’accusation a cité ces témoignages d’ex-membres de la LRA et de victimes, diffusant aussi une vidéo et des écoutes de communications radios entre commandants de la LRA dont Dominic Ongwen, collectés par les renseignements ougandais comme autant d’éléments à charge.

Il y aussi les accusations de viols et d’esclavage sexuels. Fatou Bensouda a cité mardi quelques témoignages : celui d’une de ces « épouses » forcées qui raconte son viol, « pénétrée de force dans son vagin et son anus » par Dominic Ongwen qui la menace avec sa baïonnette lorsqu’elle se met à pleurer de douleur, détaille procureur.

Ce mercredi 7 décembre c’est au tour des représentants des 4 000 victimes participant à ce procès de faire leurs déclarations d’ouverture. La défense, elle a choisi de s’exprimer à la prochaine audience en janvier, après la présentation des preuves de l’accusation.

Fatou Bensouda : « La Cour n’est pas là pour trancher si Dominic Ongwen est un homme bon ou cruel »

« Pour ceux qui suivent les poursuites entamées contre Dominic Ongwen, ils auront sûrement des sentiments partagés. Ils se sentiront horrifiés par ses actes mais ils ressentiront aussi de la compassion. Les témoignages de nombreux enfants victimes dans cette affaire pourraient, dans d’autres circonstances, être l’histoire de l’accusé lui-même.

Les déclarations attestent clairement qu’ils pouvaient être un homme bon. Une témoin à charge a expliqué à la Cour qu’en général Dominic Ongwen était un homme bienveillant et aimé de tous. Mais le même témoin a aussi indiqué à la Cour que Dominic Ongwen l’avait forcée à avoir une relation sexuelle avec lui, et cela alors qu’elle était encore trop jeune pour être enceinte, raconte-t-elle.

La réalité c’est qu’un homme bon peut agir avec bienveillance mais il peut aussi agir avec cruauté. Ce n’est pas parce qu’on a été victime dans le passé que l’on peut justifier ou excuser les persécutions que l’on a commises à l’encontre d’autres personnes.

La Cour n’est pas là pour trancher si Dominic Ongwen est un homme bon ou cruel, ni s’il mérite de la compassion. Elle est là pour déterminer s’il est coupable de crimes commis quand il était adulte et qui lui sont reprochés aujourd’hui. »

A (re)lire : Le procès de l’Armée de résistance du Seigneur devant la CPI

Par RFI Publié le 07-12-2016

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1 commentaire

  1. Les blancs sont malins:
    Comme leur justice ne juge que les nègres, alors ils ont mis une procureur noire. Mais cela ne suffisait.
    Voir les accusés nègres avec les policiers blancs passent mal, alors regardez maintenant sur les photos: les policiers et les gardes sont noirs aussi…

    PS:
    Je précise, je suis pour la justice!
    Mais lorsque ce sont les blancs qui commettent bien plus de crimes: cote d’ivoire, centreafrique, libye, irak… qui gèrent cette justice, sans y répondre,
    les africains ne doivent pas se vendre entre eux, pour cette justice de merde blanche.
    Un africain doit être jugé en afrique, par des africains!
    C’est l’une des raisons pourquoi le reste de l’humanité nous chie dessus!

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