L’ancien président du Cap-Vert a transformé son pays en un modèle de démocratie, de stabilité et de développement.
Présentant le lauréat 2011 du Prix Ibrahim, Salim Ahmed Salim, président du Comité d’attribution du Prix, a déclaré : « Le Comité d’attribution du Prix a été impressionné par la capacité de vision du président Pedro Pires qui l’a conduit à transformer son pays en un modèle de démocratie, de stabilité et de développement. Sous ses dix années de présidence, le Cap-Vert est devenu l’un des deux seuls pays africains à sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) établie par les Nations Unies tout en acquérant la reconnaissance de la communauté internationale pour les résultats accomplis en matière de droits de l’homme et de gouvernance ».
Salim Ahmed Salim a poursuivi l’éloge du président Pires et de son engagement en faveur de la démocratie et de la gouvernance. Il a déclaré : « Les références démocratiques du président Pires se sont encore accrues lorsqu’il a annoncé qu’il ne se représenterait pas à la fin de son second mandat. Écartant catégoriquement toute suggestion de modifier la constitution pour lui permettre de se représenter, il a déclaré : « Il s’agit simplement de respecter les textes qui fondent un Etat de droit. » Durant toute sa carrière, le président Pires s’est constamment attache à privilégier les intérêts de ses concitoyens, y compris ceux de la diaspora, sans jamais se départir de sa modestie et de son intégrité »
La Prix Ibrahim a été créé par la Fondation Mo Ibrahim, qui fête son cinquième anniversaire cette année. Le prix est décerné par un Jury composé de sept personnalités. Il distingue un ancien chef d’État ou de gouvernement d’Afrique subsaharienne, élu démocratiquement, dont le mandat s’est déroulé dans le respect des échéances définies par la constitution nationale, et s’est achevé au cours des trois dernières années. À l’annonce du résultat des délibérations, Mo Ibrahim, fondateur et président de la Fondation Mo Ibrahim s’est exprimé en ces termes : « C’est magnifique de voir un dirigeant africain qui a conduit son pays de l’époque de la domination coloniale à la démocratie multipartite, avec le souci constant des intérêts de ses concitoyens comme principe conducteur.
Le fait que le Cap-Vert, avec si peu de ressources naturelles, ait réussi à se hisser au rang des pays ā revenu intermédiaire est un exemple non seulement pour le continent mais pour le monde. Le président Pires personnifie le type de leadership que le Prix entend distinguer » Après dix ans de pouvoir libéral en 2001, le socialiste Pedro Pires avait été élu au second tour avec seulement 12 voix d’avance sur Carlos Veiga, qui avait reconnu sa défaite et avait félicité son adversaire. Réélu en 2006, Pires ne pouvait prétendre à un troisième mandat, conformément à la Constitution de ce pays qui jouit également d’une bonne réputation à l’étranger au plan économique.
Le Cap-Vert se classe premier de la région pour la qualité globale de la gouvernance et dans chacune des quatre catégories. Il figure également parmi les dix premiers pays du continent pour chacune des 14 sous-catégories et dans les cinq premiers pour chacune des quatre catégories. Pedro Pires succède à Joaquim Chissano (2007) et ā Festus Mogae (2008) comme lauréat du Prix Ibrahim. Nelson Mandela a été nomme Lauréat honoraire lors de l’inauguration du Prix. En 2009 et 2010, après un examen approfondi, le jury n’a pas décerné le Prix.
jeudi 13 octobre 2011