En prélude à la réunion des ministres sectoriels qui se tient le 18 septembre 2014 à Ouagadougou sur le règlement en faveur de la prévention des risques sur la biotechnologiques en Afrique de l’Ouest, la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagem) a animé une conférence de presse mardi dernier.
La Copagem, à travers une déclaration présentée par Souleymane Koné, suivie des éclaircissements de Mamadou Goïta, tous deux membres, a expliqué sa position.
De l’analyse de la Coalition, il ressort que nonobstant la faiblesse des capacités des Etats de l’Afrique de l’Ouest en matière de gestion des risques liés aux organismes génétiquement modifiés (OGM), un cadre de biosécurité communautaire élaboré par l’Uémoa, la Cédéao et le CILSS est en cours de validation.
Dans leur rôle de sentinelle, la société civile africaine et la Copagem en particulier ont saisi l’opportunité des concertations à tous les niveaux afin de partager leur vision de la biosécurité. Cette approche, dit-on, en la matière sera menée en conformité avec les aspirations des communautés et des agriculteurs.
“Nous avons des projets concrets pour que la biodiversité malienne puisse être protégée. Car, les dommages sont nombreux. C’est pourquoi, nous estimons qu’au Mali, des zones non OGM devraient être déclarées. Dans ce sens, la Copagem organise plusieurs activités pour la protection de la biodiversité”, a lancé M. Koïta.
Malheureusement, soulignera la Copagem, la région ouest-africaine, qui est une zone agricole, les politiques dans le secteur ne tiennent pas compte des intérêts du monde paysan, dont la plupart sont analphabètes. “Ils ne sont donc presque jamais associés aux négociations qui touchent à leurs droits vitaux. Il en est ainsi de nombreuses négociations sur l’avenir de l’agriculture africaine sont notamment l’introduction des OGM dans ce secteur”, dénonce la Copagem. Avant de faire les OGM comportent une kyrielle et une constellation d’enjeux et de risques pour les petits agriculteurs africains qui pratiquent l’agriculture familiale.
Des risques liés aux OGM
Au regard de tous ses détails, la Copagem estime que l’introduction des OGM dans l’agriculture ouest-africaine induira une remise en cause des risques des paysans dont l’apport, dira la Coalition à la conservation de la biodiversité et l’agro-diversité est reconnue par la Convention sur la diversité biologique et les accords connexes. “Le pari de l’engagement des Etats ouest-africains sur la voie des cultures transgéniques est fort risqué, surtout qu’il s’agit en l’état actuel des choses, d’une technologie mal maîtrisée, une technologie aux conséquences imprévisibles”, a averti la Copagem.
Au moment où les experts vont se réunir pour préparer le terrain aux ministres sectoriels sur la mise en place de cadre institutionnel régional sur la biodiversité, la Copagem demande le rejet du règlement au profit des directives pour légiférer sur les OGM dans la sous-région.
Même si le Mali dispose de la loi sur la diversité la plus importante, l’organisation plaide auprès de l’Uémoa, de la Cédéao pour que chaque Etat membre accepte d’intégrer les points suivants dans leurs législations respectives sur la prévention des risques biotechnologiques. “La reconnaissance du droit des communautés locales à déclarer leurs territoires zones sans OGM, la traçabilité et l’étiquetage des OGM et produits dérivés et l’imprescriptibilité des délais de poursuite de auteurs des dommages liés aux OGM”.
Alpha M. Cissé