Présidentielle: un million d''électeurs français ouvrent le vote à l''étranger

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FORT DE FRANCE/CAYENNE (AFP) – samedi 21 avril 2007 – 16h41 – Dans le sillage de Saint-Pierre et Miquelon, un million d”électeurs français d”Outre-mer ou du continent américain ont été appelés à voter dès samedi pour la présidentielle, une première dans une histoire électorale jusque-là fidèle au vote 100% dominical. [voir L”événement]
A l”issue d”une campagne officielle de deux semaines (9 au 20 avril) précédée de plusieurs mois de débats, ils doivent désigner, parmi douze candidats briguant leurs suffrages, les deux participants au duel final du 6 mai dont le vainqueur succédera à Jacques Chirac.

Six des douze mènent leur première campagne présidentielle: l”altermondialiste José Bové, Marie-George Buffet (PCF), Frédéric Nihous (CPNT), Ségolène Royal (PS), Nicolas Sarkozy (UMP), Gérard Schivardi (soutenu par le PT).

Six ont déjà concouru au moins une fois – François Bayrou (UDF), Olivier Besancenot (LCR), Philippe de Villiers (MPF), Dominique Voynet (Verts) – ou davantage : Arlette Laguiller (LO, 6ème campagne), Jean-Marie Le Pen (FN, 5ème).

Pour les 4.923 électeurs de Saint-Pierre et Miquelon-Langlade, minuscule archipel à 25 km du Canada, la plus petite collectivité d”Outre-mer française, comme pour ceux de New-York, de Buenos Aires, ou encore de Guyane et des Antilles, ce changement est une victoire démocratique.

Le 21 avril 2002, à 20H00, alors que l”hexagone apprenait que le second tour de la présidentielle allait opposer Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen, les bureaux de vote venaient d”ouvrir depuis quelques secondes à peine en Polynésie. De même, il restait encore quatre heures de vote pour les habitants de Saint-Pierre et Miquelon, cinq heures pour les Guyanais, six pour les Antillais, ou neuf pour les Français de Los Angeles.

Un fait aberrant qui explique sans doute la forte abstention alors dans les cinq départements d”Outre-mer ou Collectivités d”Outre-mer concernés (58%), ou les très faibles inscriptions sur les listes électorales de la zone Amérique: ils étaient 81.000 Français inscrits, mais six fois plus à y résider selon un rapport sénatorial…

Après les Saint-Pierrais et Miquelonnais, premiers à voter samedi, à partir de 12h00 heure de Paris, par une température glaciale de 0 degré, ce sont les électeurs de la Guyane qui ont suivi, à 13h00 de Paris. Parmi eux, dans la moiteur amazonienne de ce Département d”Outre-mer (DOM), les Amérindiens Wayampis et Emérillons de la commune de Camopi-Trois sauts, venus voter en pirogue, le long du fleuve Oyapock, frontière avec le Brésil voisin.

En même temps, les isoloirs ouvraient au Brésil, en Argentine – le plus fort contingent d”électeurs français pour l”Amérique du Sud -, au Surinam ou en Uruguay.

Une heure plus tard, à 14h00 heure de Paris, les bureaux de vote ont ouvert dans deux autres DOM, Martinique et Guadeloupe, ainsi que sur la côte est des Etats-Unis, de New-York à Washington, à Cuba, au Chili, ou encore à Montréal (Canada), centre de vote le plus important hors d”Europe avec 34.000 inscrits.

Puis, au fil de la journée, ce sont l”ensemble des bureaux de vote de la zone Amérique qui ont ouvert leurs portes. Au lycée franco-mexicain de Mexico, à la Nouvelle-Orléans, à San Francisco ou San Diego…

Au total, environ 178.000 des 821.600 électeurs français inscrits à l”étranger ont ainsi été appelés à voter avec 24 heures d”avance.

Les derniers concernés par ce vote avancé étaient les électeurs de Polynésie française, à 20h00 (heure de Paris). En même temps que les Français de Honolulu, à Hawaï (Etats-Unis).

Au total, cinq départements et collectivités d”Outre-mer français ont été appelés aux urnes samedi, soit environ 829.000 des 1,5 million d”électeurs ultra-marins.

Enigme: savoir si ce vote avancé au samedi aura une conséquence sur les taux de participation dans les bureaux concernés.

Certitude: les inscriptions sur les listes électorales se sont envolées localement entre 2002 et 2007, progressant par exemple de près de 200% à Montréal ou de plus de 100% aux Etats-Unis.

Pour Andral, 28 ans, un Guyanais qui a voté pour la première fois samedi, dans la commune de Matoury, c”est certain: "Voter la veille, c”est surtout ça qui m”a motivé. Avant, on n”était pas persuadés que notre vote servait à grand chose".

Source: AFP

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