L’opposant Macky Sall, qui affrontera le président sortant Abdoulaye Wade au second tour de la présidentielle, a appelé les Sénégalais à “parachever l’alternance démocratique” en l’élisant le mois prochain après les douze ans au pouvoir du chef de l’Etat.
Alors que le Sénégal est entré dans des “tractations d’entre-deux-tours”, comme titrait mercredi le quotidien le Pop, l’ancien Premier ministre qui a mis en ballottage son ex-mentor Wade, 85 ans, a tenu sa première conférence de presse depuis le premier tour de dimanche.
Il a invité les Sénégalais à “parachever le processus pour une nouvelle alternance démocratique” lors du second tour qui devrait avoir lieu le 18 mars.
S’il a jugé le scrutin “transparent”, l’ancien Premier ministre a néanmoins appelé à la vigilance et au rassemblement, mettant en garde: “Nous ne sommes pas pour autant à l’abri de la confiscation de la volonté populaire”.
Macky Sall a promis un gouvernement d’ouverture et des “mesures de réduction des prix des produits de première nécessité”, comme le riz et l’huile.
Sur le plan des institutions, alors que la candidature du président Wade était jugée inconstitutionnelle par l’opposition, Macky Sall a proposé de ramener le mandat présidentiel de sept à cinq ans, renouvelable une seule fois, assurant qu’il s’appliquerait cette réforme s’il est élu.
Les commissions de recensement des votes des 45 départements du pays ont publié leurs résultats lundi et mardi, qui doivent être officiellement annoncés mercredi soir.
D’après des résultats provisoires, Abdoulaye Wade arrive en tête avec 34,97% des voix, contre 26,21% à Macky Sall, qui devance Moustapha Niasse, également ex-Premier ministre de Wade (13,24%), ainsi que le patron du Parti socialiste Ousmane Tanor Dieng (11,49%) et un autre ancien résident de la Primature, Idrissa Seck (7,94%).
“Wade dégage”
Abdoulaye Wade se voit obligé de changer de stratégie dans l’urgence, alors que jusqu’à la veille du scrutin il s’était déclaré “sûr” de l’emporter au premier tour, comme en 2007, avec plus de 50% des voix.
Il a d’ailleurs expliqué dès lundi que “dans la perspective d’un second tour”, il allait “explorer toutes les possibilités d’entente avec d’autres forces politiques selon des modalités à convenir ensemble”.
Abdoulaye Wade ne dispose guère de réserve de voix, hormis celles puisées dans les quelque 40% d’abstentionnistes du premier tour ou venant d’hypothétiques ralliements.
Théoriquement Macky Sall peut, lui, compter sur les reports de voix de la plupart des autres candidats, membres comme lui du Mouvement du 23 juin (M23, coalition de partis d’opposition et d’organisations de la société civile).
“Le message qui continue pour le M23, c’est +Wade dégage+”, soulignait mercredi le coordonnateur du M23, Alioune Thine, dans les colonnes du Quotidien.
Mathématiquement, Macky Sall pourrait recueillir 60% des suffrages au second tour. Mais certains candidats d’opposition pourraient toutefois être tentés de parier sur une victoire du sortant, préférant “trois ans de Wade à 14 ans de Macky” (deux septennats), comme l’écrit mercredi le site d’informations en ligne leral.net.
Abdoulaye Wade avait laissé entendre durant la campagne qu’il n’avait besoin que de deux à trois années pour “boucler” les chantiers engagés, tandis que la victoire de Macky Sall marque la fin d’une génération, selon cette analyse.
Si la campagne a été marquée par des violences lors de manifestations contre la candidature d’Abdoulaye Wade, de 6 à 15 morts selon les sources, le premier tour s’est déroulé dans le calme.
Le programme du Candidat Macky Sall: la reduction des prix du riz et de l’huile, pauvre Senegal!
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