En République démocratique du Congo (RDC), l’opposition continue de fustiger la Commission électorale après le report d’une semaine annoncée ce 21 décembre. La Céni avait pourtant promis, y compris jusqu’à ces derniers jours, qu’elle serait prête. Mais suite à l’incendie, la semaine dernière, d’un de ses entrepôts de Kinshasa, elle dit avoir perdu 8000 machines dans la capitale, avoir dû recommander des millions de bulletins de vote et les attendre toujours. Pourtant, au lendemain de l’incendie, la Commission électorale assurait que cela n’aurait aucun impact sur le processus électoral. L’opposition, elle, dénonce un montage.
En République démocratique du Congo (RDC), la Céni, la Commission électorale, disait dès le premier jour avoir trouvé une solution pour remplacer les machines incendiées. Elle affirme avoir rapatrié ces milliers de machines de province qui étaient en surplus.
Mais ce serait impossible de remplacer les bulletins par le même procédé car ils sont censés avoir été codifiés, à l’aide de QR Codes, pour une circonscription déterminée dans le pays. L’impression de ces QR codes a été faite par le fabricant Miru en Corée. La Céni dit avoir les pieds et poings liés.
Or, certains observateurs doutent de cette version. Ils assurent avoir vu la Céni réaffecter des machines et leurs bulletins ces dernières semaines, en raison de contraintes logistiques. Une source au sein de la Céni assure que l’option d’un rapatriement de matériel vers la capitale a été envisagée, mais qu’elle a été écartée de peur que les électeurs trouvent suspecte la présence de bulletins portant le nom d’une autre province ou d’une autre circonscription.
3,5 millions de bulletins en huit jours
Autre option envisagée, selon cette source : utiliser les millions de bulletins vierges affectés à la formation. « Mais ils sont différents des autres, on nous aurait aussi accusés de malfaçon », dit encore cet officiel de la Céni.
La solution finalement adoptée par la Céni à quelques jours des élections est de reporter les scrutins, contacter Miru, le société coréenne, pour qu’elle fabrique, notamment 3,5 millions de bulletins aux couleurs de la RDC et qu’elle les achemine eux et d’autres en stock au Congo en à peine huit jours. Ce qui semble un délai très court, trop court, à beaucoup d’observateurs électoraux.
A Kinshasa, plus de 5 millions de bulletins seront donc encodés avant d’être acheminés dans toutes les circonscriptions de la capitale d’ici au 30 décembre, selon la Céni. Parmi les défis logistiques d’ici à la nouvelle date des élections, on compte également l’acheminement de 166 tonnes de procès-verbaux et de fiches de résultats.
Publié le 22-12-2018