Le président ivoirien Laurent Gbagbo arrive en tête du premier tour de la présidentielle avec près de 37% des voix, suivi d’Alassane Ouattara (34%), après dépouillement de plus de la moitié des suffrages, selon une compilation des résultats établie mercredi par l’AFP.
Un second tour semblait se dessiner entre le chef de l’Etat sortant et l’ex-Premier ministre, alors que l’ancien président Henri Konan Bédié était pour l’heure nettement devancé, avec environ 27% des voix à l’élection de dimanche.
Cette compilation a été établie par l’AFP sur la base des résultats partiels communiqués par la Commission électorale indépendante (CEI) dans la nuit de mardi à mercredi, correspondant à plus de la moitié des quelque 4,5 millions de votants, dans une dizaine de régions sur 19 et une partie de la diaspora.
La commission est tenue de proclamer les résultats provisoires complets d’ici mercredi soir.
M. Gbagbo, candidat de "La majorité présidentielle" (LMP), fait la course en tête en recueillant plus de 900.000 voix, soit 36,6% des quelque 2,4 millions de suffrages exprimés selon ces résultats partiels.
M. Ouattara, chef du Rassemblement des républicains (RDR), réunit plus de 830.000 voix, soit environ 33,8%.
L’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ancien parti unique) arrive en troisième position, avec quelque 664.000 voix (26,9%).
Avec un taux global de participation annoncé d’"environ 80%", les suffrages exprimés correspondent à plus de la moitié des quelque 4,5 millions de votants, selon les chiffres publiés par la CEI.
Dans le district d’Abidjan (un tiers de l’électorat total), M. Gbagbo se taille pour l’instant la part du lion avec plus de 50% des voix dans les quatre "communes" de la capitale économique dont les résultats ont été proclamés: les quartiers populaires de Yopougon et d’Attécoubé, le Plateau (administration et affaires) et le quartier chic de Cocody.
M. Ouattara reste maître dans le nord du pays, selon ces données partielles, tout comme M. Bédié l’est dans le centre, notamment dans la capitale politique Yamoussoukro, fondée par le "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny.
Le scrutin, sans cesse repoussé depuis 2005, est censé clore une décennie de crise politico-militaire et la partition du pays inaugurée par le putsch manqué de 2002.
La lenteur de la CEI à annoncer des résultats pour l’intérieur du pays avait laissé mardi le champ libre aux rumeurs sur l’issue du vote mais aussi sur de prétendues opérations militaires, dans un climat proche de la psychose.
AFP