Présidentielle ivoirienne: 2e tour Gbagbo-Ouattara reporté au 28 novembre

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 ABIDJAN (AFP) – mardi 09 novembre 2010 – 22h59 – Le second tour de l’élection présidentielle historique en Côte d’Ivoire, entre le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara, a été reporté mardi du 21 au 28 novembre.

"Après consultation de la Commission électorale indépendante (CEI)" et "concertation avec le Conseil constitutionnel", M. Gbagbo a permis mardi matin au conseil des ministres d’adopter un projet de décret fixant la date du second tour au "dimanche 28 novembre 2010", a annoncé le Premier ministre Guillaume Soro.

"Pour des raisons pratiques, techniques et matérielles, la CEI a demandé une semaine supplémentaire pour préparer dans les meilleures conditions le second tour", a-t-il expliqué devant la presse, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire.

Cette annonce met fin à près de trois jours d’incertitudes autour de ce scrutin, six fois reporté depuis 2005 et destiné à mettre un terme à une décennie de crise politico-militaire.

En proclamant dès samedi les résultats définitifs du premier tour du 31 octobre, le Conseil constitutionnel avait annoncé pour le 21 novembre le 2è tour entre Laurent Gbagbo (38%) et Alassane Ouattara (32%).

Il avait pris à contre-pied quasiment tous les acteurs du processus électoral, CEI en tête, qui envisageaient jusque-là la date du 28 novembre.

Pour le camp Ouattara et nombre d’observateurs, avec l’annonce surprise du Conseil constitutionnel – présidé par Paul Yao N’Dré, un proche du chef de l’Etat -, le camp Gbagbo avait cherché à prendre de vitesse l’opposition, qui à ce moment-là n’était pas encore en ordre de bataille.

Le retour au 28 novembre a été décidé à l’issue d’une réunion de la CEI lundi et de concertations tous azimuts, en particulier entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) contrôlant le Nord depuis le putsch raté de 2002, et Premier ministre depuis l’accord de paix de 2007.
La CEI a fait valoir qu’il lui fallait du temps pour préparer le second tour, pour imprimer et transporter les documents électoraux par exemple, et pour tirer les leçons du 31 octobre, marqué par des "irrégularités mineures" selon l’ONU.

La campagne électorale d’une semaine promet d’être plus animée que celle du premier tour, avec le duel entre les figures les plus opposées de la scène ivoirienne: un président au pouvoir depuis 2000 malgré la fin de son mandat en 2005, et un ex-Premier ministre candidat pour la première fois, après avoir été exclu du scrutin de 2000 pour "nationalité douteuse".

M. Gbagbo s’est posé en "seul candidat" à l’"électorat véritablement national", face à des adversaires "confinés" sur leurs bases "ethniques", mardi au cours d’une conférence de presse.

Il a interpellé les électeurs de l’ancien président Henri Konan Bédié (3e avec 25,2%), renversé par un coup d’Etat en 1999 et qui a apporté son soutien à M. Ouattara.

"Si vous aimez Bédié, vous devez voter pour celui qui l’a fait revenir d’exil (après 1999, ndlr), plutôt que pour celui qui l’a fait partir en exil", a-t-il lancé, rejetant sur son adversaire la responsabilité du premier coup d’Etat de l’histoire du pays.

Fort du soutien de l’ancien chef de l’Etat, M. Ouattara doit lancer sa campagne mercredi. Sa nouvelle équipe sera aux couleurs du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), alliance que les deux anciens ennemis ont conclue en 2005.

AFP

 

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