Présidentielle guinéenne : Tant pis pour les portefeuilles légers!

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Guinée: Cellou Dalein Diallo rencontre le président Alpha Condé
Alpha Condé (g.) et Cellou Dalein Diallo (d.) lors d’une précédente entrevue, le 12 octobre 2010 à Conakry.
AFP / Cellou Diallo

Contrairement aux présidentielles précédentes en Guinée, celle de cette année n’enregistre qu’une poignée de candidatures. Moins d’une dizaine ! La caution exorbitante de 800 millions FG (80 millions FCFA), exigée par la CENI, mais jugée exorbitante par les états-majors des petits partis politiques, en est la cause. Une disposition, considérée par les différents recalés comme liberticide, qui empêchera de nombreux présidentiables de briguer la magistrature suprême dans ce pays.

Mais si la hausse de la caution a pour but de filtrer les candidatures afin de diminuer le coût de l’organisation, tant pis pour les candidats moins nantis.  Le 11 octobre, seuls les principaux ténors de la classe politique guinéenne seront en lice. Nullement surpris les observateurs politiques pronostiquent  d’ores et déjà sur la présence incontournable d’Alpha Condé et de Cellou Dalein Diallo au second tour. Deux personnalités  qui auront, comme en 2009,  à relever le challenge final.

Pourtant, sans forcément abonder en faveur des présumés candidats frustrés, il est évident que la mesure est bien restrictive puisqu’elle privera les électeurs  guinéens d’apprécier plusieurs programmes de présidentiables. Dont certains pourraient enrichir le débat politique et permettre à l’électorat de voter en toute conscience pour tel projet de société au lieu de telle personnalité politique pour des raisons ethniques ou régionales.

Les deux principales figures politiques, très sûres d’elles,  sont déjà en train de sceller  sereinement des alliances de désistement, en cas de second tour.  Cellou, avec par exemple l’ex Chef de junte, Dadis Camara, en vue de conquérir l’électorat de la Guinée forestière très favorable à ce dernier  ou Lansana  Kouyaté, pour bénéficier de quelques voix de malinkés.

Quant au président sortant, Alpha Condé, son parti, le RPG, a noué une alliance avec une multitude  de partis, connue sous le vocable de RPG -arc-en-ciel. Lors de son investiture comme candidat, ses partisans ont promis que leur champion gagnerait dès le premier tour.

Cependant, puisqu’un vote n’est jamais gagné d’emblée, les deux personnalités  devront  attendre l’échéance du 11 octobre pour connaître la vérité des urnes. Une date qui sera, sans nul doute, gravée dans les annales de l’histoire politique guinéenne. Parce que cette élection présidentielle permettra aussi de jauger le niveau de l’avancée démocratique en Guinée. Elle sera également indicative pour se faire une idée sur la manière dont seront organisés les autres scrutins à venir. Notamment les communales  et les régionales.

Gaoussou Madani Traoré

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