Depuis le Qatar, où il vit en exil depuis près de deux ans, Karim Wade a fait part, dimanche soir, de sa volonté d’en découdre avec Macky Sall à l’occasion de l’élection présidentielle de février 2019.
« Le moment est venu pour Macky Sall de se résoudre à m’affronter dans une compétition loyale et transparente », a annoncé Karim Wade dans un communiqué diffusé dans la soirée de dimanche 18 mars. « Je suis plus que jamais déterminé à lui faire face lors de la prochaine élection présidentielle et à le battre au soir du 24 février 2019 », a-t-il poursuivi.
En exil au Qatar depuis juin 2016, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade n’avait jusqu’à présent jamais annoncé clairement son intention de battre campagne l’année prochaine. Malgré quelques communiqués diffusés de-ci de-là, Karim Wade avait observé un certain mutisme depuis sa libération mouvementée, au soir du 23 juin 2016, alimentant rumeurs et crispations dans son propre camp.
Justice m’est rendue par des juridictions étrangères
Ce communiqué intervient quelques jours après la décision de la Cour d’appel de Paris, qui a rejeté une nouvelle fois la demande formulée par le parquet national financier français de saisir les biens de Karim Wade et de Bibo Bourgi sur le sol français. Un arrêt aux allures de camouflet pour l’État sénégalais, qui cherche vainement à recouvrer les sommes présumées détournées, au titre de la traque aux biens mal acquis.
« Depuis 2012, [Macky Sall] aura dilapidé en vain des dizaines de milliards pour mener une prétendue traque des biens mal acquis dont l’objectif inavoué est aujourd’hui connu de tous », écrit Karim Wade, allusion à la volonté supposée du chef de l’État sénégalais d’éliminer un adversaire politique.
Une amende faramineuse
Karim Wade avait été condamné en mars 2015 à six ans de prison et à une amende faramineuse de 138 milliards de francs CFA pour « enrichissement illicite ». Après trois ans passés derrière les barreaux dans la prison dakaroise de Rebeuss, il avait finalement été gracié en juin 2016 par Macky Sall, entraînant sa libération immédiate et son exil à Dakar dans des conditions toujours opaques.
Mais la grâce accordée par Macky Sall ne couvre pas l’amende de 138 milliards de francs CFA que lui a infligée la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Résultat : il est fort probable, en cas de retour de Karim Wade au pays, que les autorités sénégalaises lui réclament le paiement de cette somme. Ce qui pourrait se traduire, au titre de la contrainte par corps, par une nouvelle incarcération.
Par http://jeuneafrique.com