Présidentielle au Niger : qui sont les principaux candidats ?

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Présidentielle au Niger : qui sont les principaux candidats ?

A quelques jours du premier tour de la présidentielle prévue dimanche 21 février, la campagne bat son plein au Niger. Face au président sortant, Mahamadou Issoufou, quatorze candidats briguent la magistrature suprême. Pour battre le chef de l’Etat, les principaux partis d’opposition se sont réunis au sein d’une Coalition pour l’alternance, la COPA 2016, depuis le 27 janvier. En cas de second tour et au terme de l’accord passé entre les opposants, le candidat arrivé en tête devra être soutenu par les autres membres de la Coalition.

Hama Amadou, candidat du Mouvement démocratique nigérien (Moden Lumana), le 15 juin 2014, à Niamey.

Hama Amadou, 66 ans, a été le premier candidat officiellement déclaré. Pour autant, l’ancien président de l’Assemblée nationale n’a pu faire campagne puisqu’il est incarcéré depuis la mi-novembre 2015 pour« supposition d’enfants », un délit qui consiste à attribuer la maternité d’un nouveau-né à une femme qui ne l’a pas mis au monde.

Investi par le Mouvement démocratique nigérien (Moden Lumana), la principale formation de l’opposition, Hama Amadou, en attente de son jugement, dénonce un « dossier politique » qui chercherait à« l’écarter de la présidentielle ». Il est aujourd’hui l’un des plus sérieux rivaux de Mahamadou Issoufou, qu’il avait soutenu en 2011 après être arrivé en troisième position lors de l’élection présidentielle. Dans un entretien accordé au Monde Afrique en septembre 2015, l’opposant jugeait le bilan du président nigérien comme « un échec total, surtout sur le plan de la sécurité ».

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Hama Amadou préconise de réagir « dans le cadre d’une coalition sous-régionale avec des financements, assurés par les partenaires de cette alliance » en matière de lutte contre le terrorisme. Concernant l’économie, ses priorités sont l’agriculture et l’élevage. « Au Niger, assure-t-il, 86 % de la population vit en zone rurale. Toute action économique qui ne touche pas cette frange de la population ne peut pas aiderle pays à fonctionner. »

Le candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD Nassara), Seyni Oumarou, le 27 janvier 2016 à Niamey.
Le candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD Nassara), Seyni Oumarou, le 27 janvier 2016 à Niamey. CRÉDITS : BOUREIMA HAMA/AFP

Seyni Oumarou, 65 ans, est le dirigeant du Mouvement national pour la société de développement (MNSD Nassara), l’ancien parti unique, au pouvoir de 1989 à 1993 puis de 1999 à 2010. Il a de nouveau été investi pour représenter ses couleurs. Lors du second tour de la présidentielle de 2011, il s’était hissé à la deuxième place avec 41,96 %. En dépit de la crise qu’a connue sa formation depuis août 2013 et à la suite de laquelle il avait renoncé à fusionner avec le Moden Lumana d’Hama Amadou, Seyni Oumarou reste l’un des grands favoris de l’élection nigérienne.

Après une dizaine d’années passées à la Nigelec, la compagnie nationale d’électricité du Niger, Seyni Oumarou a créé en 1985 l’Entreprise nigérienne de transformation de papier (Enitrap), dont il était le directeur général. C’est en 1995, qu’il entre en politique en tant que conseiller spécial d’Hama Amadou, alors premier ministre. Par la suite, il occupa les postes de ministre du commerce, de l’industrie et de la promotion du secteur privé (1999-2004), puis de l’équipement (2004-2007). Il a également été premier ministre de juin 2007 à septembre 2009.

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Seyni Oumarou veut faire du monde rural sa priorité. « Si le MNSD Nassara retrouve après les élections du 21 février le pouvoir, tous les défis qui étranglent l’épanouissement du mode rural seront aplanis afin qu’il accède à une vie décente », promet-il au journal en ligne aniamey.com.

 

Le candidat du Mouvement des Nigériens pour le renouveau démocratique (MNRD Hankouri), Mahamane Ousmane, à Niamey, le 15 juin 2014.

Le candidat du Mouvement des Nigériens pour le renouveau démocratique (MNRD Hankouri), Mahamane Ousmane, à Niamey, le 15 juin 2014. CRÉDITS : BOUREIMA HAMA/AFP

Mahamane Ousmane, 66 ans, a été le premier président démocratiquement élu du Niger en 1993, avant d’être renversé par un coup d’Etat militaire en 1996. Il a également dirigé l’Assemblée nationale entre 1999 et 2009.

En conflit avec le vice-président du parti qu’il avait fondé en 1991, la Convention démocratique et sociale (CDS), il a été contraint de se tourner vers une autre formation politique. Il a donc été investi candidat par le Mouvement des Nigériens pour le renouveau démocratique (MNRD Hankouri), créé il y a tout juste trois ans. Sa candidature est menacée par l’affaire des 10 millions de dollars du prêt taïwanais, resurgie vingt-deux ans après les faits. Ce prêt, contracté en 1994, n’avait pas été comptabilisé dans la trésorerie nationale.

Arrivé quatrième à la présidentielle de 2011 avec 8,33 % des suffrages exprimés au premier tour, Mahamane Ousmane est aujourd’hui affaibli. Le MNRD Hankouri est peu connu des Nigériens, même dans ses fiefs électoraux. Quant à son candidat, il a perdu de sa popularité depuis son éviction de la CDS.

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Mahamane Ousmane qui a fait des études d’économie en France et au Canada, est trèscritique envers la gestion de Mahamadou Issoufou. « Les cadres qui sont expérimentés, compétents, sont mis à l’écart parce qu’ils ne pensent pas comme le président » a-t-il martelé lors d’un meeting tenu le 11 février. Il « promet de mettre en œuvre un programme avec pour priorités l’école, l’emploi, l’énergie et l’eau. En tout, cela coûterait 7 000 milliards de francs CFA [10,6 milliards d’euros] », rapporte RFI.

 

Amadou Boubacar Cissé, candidat l’Union pour la démocratie et la République (UDR-Tabbat), le 27 janvier 2015, à Niamey.

Amadou Boubacar Cissé, candidat l’Union pour la démocratie et la République (UDR-Tabbat), le 27 janvier 2015, à Niamey. CRÉDITS : BOUREIMA HAMA/AFP

Amadou Boubacar Cissé, 67 ans, surnommé « ABC », est le candidat l’Union pour la démocratie et la République (UDR Tabbat). En 2011 déjà, il avait été candidat lors de la présidentielle et avait apporté son soutien à Mahamadou Issoufou au second tour.
Ce qui lui a valu le poste de ministre d’Etat du plan et de l’aménagement du territoire national jusqu’en septembre 2015, date à laquelle il a été limogé par le président.

Cet économiste, qui a dirigé le ministère des finances, des réformes économiques et de la privatisation a travaillé à la Banque mondiale et à la Banque islamique de développement. Dans un entretien accordé àJeune Afrique le 29 octobre, il soulignait les efforts du gouvernement actuel dont il a été membre : « Je défends d’abord la politique économique que j’ai en partie menée et qui a eu la capacité d’assurer la confiance de nos partenaires extérieurs. Mais, au-delà, il faut comprendre que l’on m’a posé des limites (…) Je suis également d’accord avec Mahamadou Issoufou sur le fait qu’il faut donner la priorité à la sécurité et à l’existence du Niger comme un îlot de paix dans la région. Mais nous aurions pu mieux préparer nos forces armées. » Vis-à-vis des infrastructures du chemin de fer Niamey-Cotonou réalisé par le groupe Bolloré, Amadou Boubacar Cissé exprime également sa réticence. « Les accords étaient déséquilibrés. Ils méritaient d’être négociés davantage. »

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Amadou Boubacar Cissé compte entreprendre « une politique nouvelle au niveau de la jeunesse, de la solidarité nationale et du leadership féminin », explique-t-il encore à Jeune Afrique. La lutte contre la corruption et la protection de l’environnement font également partie de ses priorités.

Le président sortant, Mahamadou Issoufou, lors d'un meeting à Niamey, le 8 mars 2011.
Le président sortant, Mahamadou Issoufou, lors d’un meeting à Niamey, le 8 mars 2011. CRÉDITS : BOUREIMA HAMA/AFP

Mahamadou Issoufou est le président sortant. Elu le 7 avril 2011 avec 57,95 %, il a de nouveau été investi par le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS Tarayya).

Il a été premier ministre (1993-1994), président de l’Assemblée nationale (1995-1996), député (1999-2009) et s’est présenté à quatre reprises avant d’être élu à la tête de l’Etat. Une fois au pouvoir, il a élaboré un programme baptisé Renaissance, dont les principales priorités étaient la sécurité, le développement économique et des infrastructures, la consolidation de la démocratie et l’emploi pour les jeunes. Mais l’opposition a vivement critiqué son bilan, notamment sur la sécurité, l’économie et l’aménagement du territoire.

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S’il est réélu, il promet de mettre en place la deuxième phase de ce programme, « évalué à 8 200 milliards de francs CFA », a-t-il précisé lors d’un meeting dans la région de Tillabéri.

 

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