Selon les résultats provisoires de 196 communes, ambassades et consulats généraux (sur 368), égrenés par la Céni, M. Kaboré a recueilli 58,14% des voix, contre 14,25% pour le chef de file de l’opposition, Zephirin Diabré et 13,62% pour Eddie Komboïgo, le président de l’ex-parti au pouvoir.
La Céni a une semaine pour proclamer les résultats.
Le président Kaboré, souvent taxé “d’immobilisme” face aux attaques jihadistes, vise comme en 2015, une victoire au premier tour de ce scrutin considéré comme le plus ouvert de l’histoire du Burkina, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest qui a connu de multiples coups d’Etat depuis son indépendance.
Une victoire dès le premier tour lui permettrait d’éviter un second tour contre un candidat soutenu par l’ensemble de l’opposition.
Le double scrutin présidentiel et législatif s’est déroulé dimanche sous haute tension sécuritaire, le Burkina Faso vivant ses heures les plus sombres depuis l’indépendance, miné par des attaques de groupes jihadistes qui ont fait au moins 1.200 morts en cinq ans.
L’opposition burkinabè a estimé lundi que le double scrutin était “émaillé de fraudes” et menacé de “ne pas accepter des résultats entachés d’irrégularités”. Elle avait déjà affirmé, à la veille du scrutin, qu’une “fraude massive” était en préparation.
Parmi les griefs cités par l’opposition figurent la non-ouverture ou l’ouverture tardive de bureaux de votes, le transport non sécurisé des urnes, le manque de matériels ou de personnels ou encore la modification arbitraire de la cartographie des bureaux de vote.
Les partis de la majorité présidentielle ont appelé mardi au “respect des résultats” du scrutin, considérant que “Les insuffisances relevées, bien que regrettables, ne sont pas d’une ampleur susceptible d’impacter de manière significative le résultat du scrutin”.
Une manifestation de l’opposition, initialement prévue mercredi matin devant le centre de compilation et de consolidation des résultats, a finalement été annulée.
Une mission tripartite de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), des Nations unies et de l’Union africaine (UA), présente au Burkina pour observer le scrutin, a de son côté rencontré des membres de l’opposition et de la majorité pour une “diplomatie préventive”, selon un membre de la mission.
Les élections n’ont pas pu se dérouler sur au moins un cinquième du territoire, privant entre 300 et 350.000 personnes de vote, selon la commission électorale.
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