Présidentielle au Burkina: faible affluence, Blaise Compaoré grand favori

0

 OUAGADOUGOU (AFP) – dimanche 21 novembre 2010 – 14h27 – Les Burkinabè étaient peu nombreux à se rendre dimanche dans les bureaux de vote pour le premier tour de la présidentielle dont le chef de l’Etat Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, est le grand favori face à une opposition divisée.
Alors que quelque 3,2 millions de personnes sont appelées aux urnes, une faible affluence était observée à Ouagadougou dans les bureaux ouverts de 06H00 (locales et GMT) à 18H00. La situation était la même dans la plupart des grandes villes à la mi-journée, ont indiqué des habitants.

"Confiant" dans l’issue du scrutin, le président sortant a appelé les Burkinabè à voter "massivement".

La participation, qui s’élevait à 57,66% en 2005, est le principal enjeu d’une élection a priori sans suspense. Et le faible nombre d’inscrits sur la liste électorale – ils étaient plus nombreux il y a cinq ans, 3,9 millions – traduit pour partie un désintérêt des quelque 16 millions de Burkinabé.

 Compaoré est opposé à six candidats, cinq membres de l’opposition et un indépendant. Soutenus par de petits partis, l’avocat Bénéwendé Stanislas Sankara, chef de file de l’opposition (2e en 2005 avec 4,88% des suffrages), et le diplomate Hama Arba Diallo sont considérés comme ses concurrents les plus sérieux.
Les cinq opposants ont dénoncé des "irrégularités" sur les cartes d’électeur qui font planer selon eux un risque de fraude. Après avoir envisagé de se retirer de la course, ils se sont finalement ravisés samedi, invoquant le "respect des électeurs".

La campagne, qui n’a pas déchaîné les passions, a donné la preuve de la disproportion des forces entre un chef de l’Etat promettant un Burkina "émergent" lors de meetings géants et ses rivaux abonnés aux petits rassemblements.

Après avoir voté dans le centre de "Ouaga", Emile Ouédraogo, 28 ans, a indiqué à l’AFP avoir opté pour le candidat Compaoré, "le bon choix". Pour cet agent commercial, le sortant "se bat pour le développement du Burkina", ex-colonie française enclavée d’Afrique de l’Ouest et pays parmi les plus pauvres du monde.

23 ans de pouvoir, "c’est trop pour une seule personne", estime à l’inverse Innocent Sanou, la trentaine. Ce gestionnaire d’un centre sportif a voté nul, jugeant les autres prétendants "pas crédibles".

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) compte proclamer les résultats provisoires "au plus tard" le jeudi 25 novembre.

L’ex-capitaine Compaoré, qui fut impliqué dans trois putschs, a été élu en 1991 à l’avènement du multipartisme, puis réélu en 1998 et 2005 (avec 80,35% des suffrages cette année-là).

A 59 ans, il brigue le dernier quinquennat que lui autorise la Constitution. Cependant son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), a dit vouloir la réviser pour lui permettre de se représenter après 2015, suscitant critiques et mises en garde de l’opposition.

Le chef de l’Etat n’a pas révélé ses intentions, mais a laissé toutes les options ouvertes et revendiqué le seul souci de "consolider la démocratie".

Il a accédé au pouvoir en 1987 lors du coup d’Etat au cours duquel fut tué le "père de la révolution" Thomas Sankara, son ami d’enfance et frère d’armes.

Compaoré peut se targuer d’avoir apporté la stabilité à un pays naguère habitué aux convulsions. Il fait lui-même figure de "médiateur en chef" en Afrique de l’Ouest, spécialement en Guinée et en Côte d’Ivoire, après avoir été pendant des années tenu pour le grand déstabilisateur de la sous-région.

AFP

 

Commentaires via Facebook :