Présidentielle 2022 : Sarkozy hué, militants désabusés… On vous raconte le meeting de la dernière chance de Valérie Pécresse à Paris

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REPORTAGE En chute dans les sondages, la candidate du parti Les Républicains a tenu un discours musclé, lors d’un meeting à Paris ce dimanche, devant des militants parfois déjà désabusés

A une semaine du premier tour de la présidentielle, le meeting avait des allures de dernière chance. En chute dans les sondages, Valérie Pécresse jouait son va-tout ce dimanche, porte de Versailles, à Paris. Devant des milliers de militants, parfois déjà désabusés, la candidate Les Républicains a appelé les électeurs à la « révolte contre les scénarios écrits d’avance » et à « renverser la table ». Retour sur ce grand raout, durant lequel le nom de Nicolas Sarkozy a été sifflé.

Les poids lourds en soutien sur scène
Au Zénith à la mi-février, tout était fait pour que Valérie Pécresse prenne, seule, la lumière. Cette fois, la candidate LR reçoit l’appui sur scène des « mousquetaires », ses anciens concurrents à la primaire, et d’autres cadres du mouvement. De manière parfois express, une vingtaine d’intervenants, dont Michel Barnier, François-Xavier Bellamy, Hervé Morin, Laurent Wauquiez, Christian Jacob, Eric Ciotti, ou encore Xavier Bertrand mobilisent les troupes. « Ici, il n’y a pas de défaitisme, pas d’hommes et de femmes qui auraient baissé les bras. J’entends votre énergie, votre enthousiasme, pour faire campagne jusqu’au bout », insiste notamment le patron des Hauts-de-France.

Pécresse bien plus à l’aise qu’au Zénith
Les cadors chauffent la salle sans difficulté, mais mettent un peu plus de pression sur Valérie Pécresse, très attendue après sa prestation ratée lors du dernier meeting parisien. La patronne de la région Ile-de-France rassure très vite, en se montrant bien plus à l’aise au micro. « Nous allons faire mentir tous ceux qui disent que l’élection est jouée. Ce sont les Français qui font l’élection, la seule chose qui compte, c’est la voix du peuple de France, impatient de tourner la page de ce quinquennat pour presque rien ». La candidate LR fustige à plusieurs reprises ses adversaires, dans un style offensif. « Méfiez-vous des contrefaçons, des imposteurs et des usurpateurs. Emmanuel Macron, Eric Zemmour et Marine Le Pen sont les faussaires de la droite. Nous en sommes, nous, les légataires ».

« Ca sent le roussi »… Des militants déjà désabusés
La prestation est réussie, mais changera-t-elle la donne ? Dans les travées du meeting, les militants semblent déjà désabusés. « Elle s’est donné du mal, mais quelque chose ne passe pas. On voit bien que le programme d’Emmanuel Macron et le nôtre ne sont pas si différents, et le président bénéficie de la guerre en Ukraine », souffle Olivier, 72 ans. « Il y a un peu de découragement, on s’attend à une grosse déception dimanche prochain… Il faut maintenant faire le score le moins faible possible, et surtout être devant Zemmour pour la suite », ajoute-t-il. « Personne n’est dupe, ça sent le roussi pour le premier tour. Maintenant il faut sauver les meubles et écoper l’eau du bateau pour éviter le naufrage, abonde Samuel. L’important est de se battre jusqu’au bout, de faire un score honorable pour éviter la mort du parti et pourquoi pas peser dans une coalition avec Emmanuel Macron », ajoute le militant de 21 ans.

Nicolas Sarkozy sifflé et hué
Si ce 3 avril venait à marquer les esprits, ce sera peut-être pour cet événement impensable il y a encore quelques mois : le nom de Sarkozy sifflé par un public de droite. Au début de la réunion, l’écologiste Yann Wehrling, vice-président du conseil régional d’Île-de-France, évoque le bilan environnemental de l’ancien président. Son nom déclenche les huées de la foule, qui reproche au très influent parrain de la droite son absence dans la campagne et le supecte de rouler pour Emmanuel Macron. « Je ne voulais absolument pas cette réaction, bien au contraire, vous devriez plutôt l’applaudir… », tente de corriger l’écologiste, visiblement surpris. La scène en dit long sur les bouleversements qui attendent la droite, alors que Nicolas Sarkozy faisait figure, jusqu’ici, de totem intouchable.

Source: https://www.20minutes.fr/

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