Premier Mandat du Président du Nigeria, Jonathan Goodluck : Sous le signe de la lutte contre l’insécurité et la corruption

0

Goodluck Ebele Jonathan a été investi pour la première de fois en tant que président de la République fédérale du Nigeria. C’est devant une foule immense qu’il a prêté serment, le dimanche dernier, 29 mai 2011 à la place Eagle Square d’Abuja dans la capitale du pays.

Elu avec plus de 50%, au premier tour de l’élection présidentielle, Goodluck Ebele Jonathan a organisé une cérémonie d’investiture au cours de laquelle il a convié plus d’une trentaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement. Il place ce mandat sous le signe de la lutte contre l’insécurité et la corruption. Cette cérémonie d’investiture du quatrième président démocratiquement élu au Nigeria a mobilisé plus de trois mille agents des forces de l’ordre.

Premier président issu de la Région du Delta du Niger, Goodluck Ebele Jonathan est un chrétien du Sud du pays. Il remporte, avec plus de la moitié des voix, ces élections considérées comme les plus crédibles de toute l’histoire du Nigeria. Mais, des élections qui ont cependant été contestées par bon nombre de Mouvements politiques, notamment ceux du Nord, qui sont majoritairement des Musulmans. En effet, de manifestations violences ont eu lieu  en avril, soit quelques jours après le scrutin.

Goodluck Ebele Jonathan a  prêté solennellement serment le 29 mai dernier, pour un mandat de quatre ans. La place Eagle Square d’Abuja était pleine de monde. En effet, plus d’une trentaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement étaient présents. On pouvait noter la présence des Princes arabes et beaucoup d’autres invités de marque. Tous étaient venus honorer de leur présence la cérémonie d’investiture de Goodluck Ebele Jonathan, pour sa mandature  à la tête de la République fédérale du Nigeria. Après le rituel des bénédictions à travers des prières des deux grandes confessions religieuses du pays, chrétiennes et musulmanes, il prêta serment devant le président de la Cour Suprême. Après lui, ce fut le tour du Vice-président, Namadi Sambo, un Musulman du Nord, de prêter serment.

La République fédérale du Nigeria, pays anglophone membre de la CEDEAO et de l’Union Africaine est une des Nations du monde dont la gouvernance demeure une véritable œuvre colossale. Cette difficulté au niveau de la gouvernance n’est pas seulement due à la forte démographie, mais aussi à l’insécurité et à la corruption. Il est à noter que les perpétuels antagonismes qui divisent les Chrétiens du Sud et les Musulmans du Nord, constituent un véritable problème au niveau de la stabilité du pays. Malgré tout cela, le Nigeria est et reste une bonne destination.

Goodluck Ebele Jonathan, considéré comme le plus technocrate des dirigeants nigérians, a bénéficié d’un véritable coup du destin, pour qui connaît la République fédérale du Nigeria. Vice-Gouverneur, puis Gouverneur d’un Etat fédéral, puis président de la République par intérim. Au cours de la transition qu’il a dirigée, il a, malgré les difficultés, essayé d’établir, à sa manière, le dialogue entre les différents Mouvements politiques du pays.

Dans son discours d’investiture, il a beaucoup insisté sur la lutte contre la corruption, l’insécurité. En effet, le pays est réputé pour son insécurité  et sa corruption notoire. Et c’est ce qui explique le nombre démesuré d’agents des forces de l’ordre déployés pour la cérémonie d’investiture, trois milles hommes au total à travers la ville d’Abuja. Des mesures de sécurité impressionnantes. La ville d’Abuja était cernée par les militaires et les policiers, les coupures de tous les réseaux de communication (téléphoniques et Internet) et des patrouilles aériennes. «Au plan économique, le plus grand producteur de pétrole d’Afrique doit faire face aux nombres crises économiques qui secouent le monde et trouver de nouvelles techniques pour tirer le maximum de profit dans la vente de l’or noir», a-t-il souligné. Il a aussi mis l’accent sur la paix pour cette Nation qui a connu des périodes conflictuelles très violentes. Il s’est adressé à la jeunesse, par la suite. « Jeunes de la République fédérale du Nigeria, vous êtes les seuls bâtisseurs de notre Nation. Nul ne viendra le faire à votre place. Le Nigeria de demain sera le résultat de votre labeur», a-t-il conclu.  C’est donc dire que Jonathan Goodlock doit saisir sa chance légendaire pour diriger le pays le plus peuplé de l’Afrique dont l’avenir politique reste incertain  et toujours très divisé.

Rokia DIABATE
Envoyée Spéciale

Commentaires via Facebook :