Poutine pense que l'économie russe survivra aux sanctions occidentales, mais les perspectives sont bien différentes

Vladimir Poutine a fait cette confidence lors d’une réunion avec les membres de son gouvernement. Il a admis que les sanctions posent des problèmes à la Russie, “mais nous les surmonterons comme les années précédentes”. Le président a notamment accueilli favorablement l’idée de nationaliser les actifs des entreprises occidentales qui se retirent de Russie. Il a également souligné que la Russie ne veut se fermer à personne et souhaite remplir toutes ses obligations envers les pays étrangers. Cela concerne la fourniture de pétrole, de gaz, d’engrais et de métaux aux pays européens et autres.
Selon M. Poutine, les partenaires étrangers de la Russie ne peuvent pas non plus se passer des produits agricoles russes et veulent maintenir l’approvisionnement. “Sinon, ils auront du mal à continuer à nourrir leurs citoyens”, a-t-il estimé. Le ministre de l’Agriculture, Dmitry Patrushev, a ensuite assuré à M. Poutine que “cette année, il est prévu d’avoir de bonnes récoltes de toutes les cultures agricoles en Russie”.
La Russie rassure...
La Russie ne sera pas confrontée à des pénuries de produits essentiels dans les magasins pour le moment, a-t-il déclaré. Les problèmes éventuels seraient liés “à la restructuration des canaux d’approvisionnement”. Si des hausses de prix déraisonnables devaient se produire à un moment donné en raison de pénuries, la régulation des prix par l’État est une possibilité, “mais seulement en dernier recours”.
... mais les soucis s’accumulent
Mais la Russie est-elle trop optimiste? Selon le Fonds monétaire international (FMI), tout ne serait pas si rose et l’économie russe tombera dans une profonde récession cette année. La directrice Kristalina Georgieva déclare également qu’il n’est plus “improbable” que la Russie ne remplisse pas ses obligations en matière de dettes.
Un pays qui ne peut plus rembourser ses dettes et emprunter de l’argent sur le marché des capitaux peut faire faillite. Elle ne peut alors plus investir dans les infrastructures ou l’éducation, ce qui peut entraîner une hausse considérable du chômage.
Chute du PIB?
Le rouble a déjà perdu près de la moitié de sa valeur au cours du mois dernier et les prix des produits de base ont fortement augmenté en Russie. La bourse de Moscou est fermée depuis le début de l’invasion russe et la Banque centrale russe a imposé de nouvelles restrictions sur les capitaux, empêchant les entreprises de retirer plus de 5.000 dollars en espèces au cours des six prochains mois.
L’Institute of International Finance a prédit que la Russie verrait son PIB chuter de 15 % cette année. Cela anéantirait une grande partie de la croissance économique enregistrée depuis que Poutine a pris le pouvoir en 1999. La situation pourrait même empirer. Parce que si la guerre s’intensifie encore, encore plus de pays pourraient renoncer à acheter de l’énergie russe. “Cela affecterait considérablement la capacité de la Russie à importer des biens et des services et aggraverait la récession”, a rapporté le journal New York Times.
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