D’autres conservateurs plus ou moins controversés sont également attendus dans la métropole texane, parmi lesquels Steve Bannon, l’ancien stratège de Donald Trump récemment condamné et Eduardo Bolsonaro, qui a réussi à choquer son président brésilien de père en menaçant de revenir aux méthodes de la dictature militaire pour contrer la “radicalisation de la gauche.” Nigel Farage, l’homme du Brexit, sera lui aussi de la partie.
Au total, quelque 130 intervenants tiendront un discours sur l’estrade de l’hôtel Hilton Anatole de Dallas. En tête d’affiche, l’ancien président Donald Trump, qui, comme les fois précédentes, clôturera l’événement dimanche soir.
Lors de la dernière CPAC à Orlando en février dernier, Trump avait répété avec force que son élection lui avait été volée en 2020. Depuis quelques semaines, le milliardaire semble se rapprocher toujours plus d’une annonce officielle de candidature pour 2024. Son parti espère néanmoins que celle-ci n’interviendra qu’après les élections de mi-mandat, en novembre prochain.
Trump vise la Maison Blanche… et l’immunité
On le sait, Donald Trump n’a pas supporté sa défaite face à Joe Biden et il espère bien prendre sa revanche dans deux ans. De plus, le New-Yorkais aimerait bien récupérer son immunité présidentielle, alors qu’il pourrait être poursuivi pour son implication dans l’assaut du Capitole en janvier 2021. En effet, s’il redevient président, il risquerait tout au plus une nouvelle procédure d’impeachment. Il en a déjà survécu à deux.
Si les observateurs estiment qu’il a peu de chances d’être réélu, Trump est malgré tout toujours en pole pour remporter l’investiture du parti républicain. Comme en février, il devrait remporter le sondage d’opinion de la CPAC (“straw poll”), considéré comme un baromètre important. Mais Trump n’est évidemment pas le seul républicain dans la course à la Maison Blanche. L’étoile montante du parti, le gouverneur de Floride, pourrait être son principal adversaire. Et il est significatif de ne pas le voir à Dallas cette semaine.
Ron DeSantis, 43 ans, s’est fait un nom au niveau (inter)national lors de la pandémie. Le gouverneur de Floride avait en effet supprimé les mesures de confinement à peine trois semaines après leur entrée en vigueur, promettant à la population qu’il ne prendrait plus jamais de mesures aussi sévères pour les libertés individuelles. Sa cote est montée en flèche dans le camp conservateur et il s’était d’ailleurs érigé en principal soutien de Donald Trump.
DeSantis, l’élève qui veut dépasser le maître
Mais lors de la dernière CPAC, le jeune DeSantis a fait cavalier seul. Il s’est déchaîné contre les démocrates, la gauche, les médias de “l’establishment”, les juges activistes, les athlètes transgenres et tout ce qu’il considère comme un mouvement antiraciste et le “wokisme” de manière générale. Sur ses terres floridiennes, DeSantis avait fait du Trump, en somme.
Après son discours retentissant, Ron DeSantis était devenu le favori du camp républicain si Trump ne se lançait pas dans la bataille. Mais alors que l’ancien président laisse désormais peu de place au doute sur sa candidature, DeSantis a fait savoir qu’il ne lui laisserait pas le champ libre. Par conséquent, il n’est plus un allié, mais un adversaire redouté. “Le camp Trump fait des heures supplémentaires pour lui brûler les ailes”, a déclaré une source au mensuel “The New Yorker”. “Ils le détestent terriblement.”
Une occasion en or pour Trump
Cette nouvelle inimitié fait que Ron DeSantis n’a pas été invité à prendre la parole à Dallas cette semaine. Ce qui est surprenant de prime abord puisque sa “note conservatrice” (une note attribuée aux républicains par les organisateurs de la CPAC) n’a jamais été inférieure à 99,31%).
C’est pourquoi cette CPAC s’annonce cruciale pour Donald Trump. L’absence (manifestement exigée par son camp) de son rival est une occasion en or pour lui. On peut donc s’attendre à un discours encore plus dur que d’habitude pour séduire les (ultra)conservateurs américains.
“Un Trump avec un cerveau”
Selon le New Yorker, la bataille s’annonce rude puisque Ron DeSantis ressemble à Trump en tout, mais il est également un bourreau de travail et il connaît ses dossiers à la perfection. Par exemple, le médecin sur lequel DeSantis s’était appuyé pour sa politique sanitaire lors de la pandémie a expliqué que le gouverneur avait lu toute la littérature médicale disponible à l’époque. “Pas seulement les résumés.” L’ancien président pourrait donc affronter un homme décrit comme étant “un Trump avec un cerveau”.
SOURCE: https://www.7sur7.be/