
ETATS-UNIS – Ce n’était pas que des paroles en l’air. Après avoir indiqué à plusieurs reprises qu’il souhaitait annexer le Groenland, Donald Trump pourrait passer aux choses (très) concrètes afin de persuader les habitants de rejoindre les États-Unis. Le président américain envisage de proposer à chaque habitant du territoire danois un chèque annuel de 10 000 dollars, a rapporté le New York Times le jeudi 10 avril. Il remplacerait les 600 millions de dollars de subventions annuels envoyées par le Danemark.
D’après un responsable américain cité par le quotidien, le Conseil de sécurité de la Maison Blanche n’a jamais sérieusement envisagé de recourir à la force militaire pour s’emparer du Groenland, contrairement à ce qu’a pu dire Donald Trump. L’objectif des trumpistes serait plutôt de retourner l’opinion publique locale, pour le moment peu convaincue par leur projet d’annexion.
Trump envisage la force pour prendre le Groenland, nouvel épisode d’une convoitise qui dure depuis plus de 150 ans
En plus de la stratégie du chèque, les conseillers présidentiels américains ont discuté de l’utilisation de campagnes publicitaires et sur les réseaux sociaux pour convaincre les 57 000 habitants qu’ils ont tout intérêt à rejoindre les États-Unis. Il s’agira notamment de faire valoir un héritage partagé des Groenlandais et du peuple inuit d’Alaska, qui vit à plus de 4 000 kilomètres.
« Nous assurerons votre sécurité et vous rendrons riches »
Les trumpistes promettent monts et merveilles aux habitants de l’île, dont ils assurent qu’ils seront mieux protégés de la Chine ou de la Russie s’ils sont sous la houlette des États-Unis. « Nous assurerons votre sécurité, nous vous rendrons riches et, ensemble, nous mènerons le Groenland vers des sommets que vous n’auriez jamais imaginés possibles », avait affirmé Donald Trump le 4 mars dernier, lors d’un discours devant le Congrès américain où il assurait que Washington récupérerait le territoire « d’une manière ou d’une autre ».
Comme le rappelle 20 minutes, les visées de la Maison Blanche sont avant tout économique, l’administration Trump espérant mettre la main sur les richesses groenlandaises, de plus en plus accessibles avec le réchauffement climatique et qui vont de l’uranium aux minéraux rares en passant par l’or, le cuivre ou le pétrole.
Sans surprise, les ambitions des Américains sont loin de plaire au Danemark, dont la Première ministre Mette Frederiksen a déjà dénoncé les « pressions et menaces » de l’administration Trump. « On ne peut pas annexer un autre pays », avait-elle fustigé lors d’une visite au Groenland la semaine dernière. L’accueil n’était pas plus chaleureux du côté de l’exécutif groenlandais, dont le Premier ministre Jens-Frederik Nielsen a écrit sur Facebook que « les États-Unis n’obtiendront pas le Groenland ». « Nous n’appartenons à personne d’autre. Nous décidons de notre propre avenir », a-t-il ajouté.
Source: Le HuffPost