PARIS – A trois jours d’une élection présidentielle placée sous haute surveillance en raison de la menace jihadiste, un policier a été tué et deux autres blessés jeudi 20 avril au soir lors d’une fusillade sur l’avenue des Champs-Elysées à Paris, dont l’auteur a été abattu. Une touriste a été “légèrement blessée par balle”.
Le parquet antiterroriste s’est presque aussitôt saisi de l’enquête, tandis que le Premier ministre Bernard Cazeneuve a rejoint le président de la République à l’Elysée pour une réunion de crise.
“Nous sommes convaincus” que la piste est “d’ordre terroriste”
François Hollande, “convaincu” que la piste est “d’ordre terroriste” explique, quelques heures après l’attaque, que le pays sera “d’une vigilance absolue” pour sécuriser l’élection présidentielle. Il précise également qu’un hommage national sera rendu au policier abattu. De leurs côtés, les candidats à l’élection présidentielle François Fillon et Marine Le Pen annulent tous leurs déplacements vendredi, soit le dernier jour de la campagne.
“Mes pensées vont à la famille du policier tué et aux proches des blessés. Un hommage national lui sera rendu” @fhollande
— Élysée (@Elysee) 20 avril 2017
Tirs sur les Champs-Elysées: François Hollande a convoqué un conseil de défense vendredi matin pic.twitter.com/Rl5QJJfbZW
— BFMTV (@BFMTV) 20 avril 2017
Le groupe État Islamique revendique l’attaque sur les Champs-Elysées. Une source proche de l’enquête explique que l’assaillant présumé était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers. Une perquisition était en cours jeudi soir en Seine-et-Marne au domicile de cet homme. Il s’agit du titulaire de la carte grise du véhicule utilisé pour l’attaque.
L’auteur de l’attaque sur les Champs-Elysée serait belge, selon la revendication de l’Etat Islamique. #Paris pic.twitter.com/kJ4Z7ryx3J
— Axel Joly (@AxelJoly) 20 avril 2017
#France l’#EI revendique l’attentat des Champs Élysées et donne le nom de l’assaillant “Abu Youssef al belgiki” donc un Belge #Belgique
— Wassim Nasr (@SimNasr) 20 avril 2017
“Des policiers délibérément pris pour cible”
Quelques minutes après le drame, la Brigade de recherche et d’intervention a été appelée en renfort. Un hélicoptère survolait la zone pendant une bonne partie de la soirée. La vidéo en tête de l’article montre le déploiement d’un impressionnant dispositif de sécurité. Les stations George V, Franklin Roosevelt et Champs-Elysees-Clemenceau ont été fermées par mesure de sécurité. Une perquisition – liée à cette affaire – est en cours en banlieue parisienne.
BFMTV explique que l’attaque s’est déroulée aux abords du 104 de l’avenue des Champs-Elysées. “L’agresseur est arrivé en voiture, est sorti. Il a ouvert le feu sur le car de police à l’arme automatique, a tué l’un des policiers et a essayé de s’en prendre aux autres en courant”, a expliqué Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
“On ne peut pas exclure qu’il y ait un ou plusieurs complices qui ait pu participer d’une manière ou d’une autre à la commission des faits”, a-t-il déclaré avant d’insister sur le fait que les policiers ont délibérément été “pris pour cible.”
.@pairIDF #ChampsElysees “On ne peut pas exclure qu’il y ait un ou plusieurs complices” déclare le porte-parole du ministère de l’Intérieur pic.twitter.com/q3jZzA0NU7
— franceinfo (@franceinfo) 20 avril 2017
Il a également démenti plusieurs informations relayées par certains médias et sur les réseaux sociaux dans la soirée. “Il n’y a pas de deuxième policier décédé”, a-t-il déclaré, en indiquant que l’attaque n’était pas le fait d’un braquage qui aurait mal tourné.
.@prefpolice @PHBrandet Contrairement à des informations qui ont pu circuler, il n’a pas de second policier décédé (@PHBrandet) #ChampsElysees
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 20 avril 2017
.@prefpolice @PHBrandet Il n’y a pas d’autres interventions de sécurité en cours sur les #ChampsElysees (@PHBrandet)
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 20 avril 2017
Pierre Henri Brandet, porte parole min intérieur : “un homme est sorti d’une voiture et a tiré sur un car de police” #ChampsElysees
— Amandine Begot (@amandine_begot) 20 avril 2017
Pierre Henri Brandet, porte parole min intérieur : “Des policiers délibérément pris pour cible” #ChampsElysées
— Amandine Begot (@amandine_begot) 20 avril 2017
Sur les réseaux sociaux, les internautes ont eux-aussi évoqué des coups de feu et des scènes de paniques. L’animateur de télévision Julien Courbet décrit ces scènes sur son compte Twitter, alors que les Champs-Elysées ont été rapidement évacués.
#ChampsElysees sur place on se fait tous évacués @sudradio pic.twitter.com/D5CA6aNaau
— Juliette de Noyelle (@j_de_noyelle) 20 avril 2017
La Préfecture de Police conseille à la population d”éviter le secteur des Champs Élysées. Des opérations sont actuellement en cours.
.@prefpolice @PHBrandet Des vérifications sont en cours ainsi que des opérations de déminage du véhicule de l’assaillant #ChampsElysees
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 20 avril 2017
🔴 Nous vous conseillons d’éviter le secteur des Champs Élysées
— Préfecture de police (@prefpolice) 20 avril 2017
Intervention de police en cours sur le secteur des #ChampsElysees Evitez le secteur et respectez les consignes des forces de police
— Préfecture de police (@prefpolice) 20 avril 2017
Quelques minutes après les événements, Donald Trump a présenté les condoléances du peuple américain aux Français. “C’est une chose vraiment, vraiment terrible qui se passe dans le monde aujourd’hui. Mais il semble que ce soit une attaque terroriste… Qu’est-ce que vous voulez que je dise? Cela ne se termine jamais”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre italien Paolo Gentiloni. Pour sa part, la chancelière allemande Angela Merkel a exprimé sa “compassion aux victimes et à leurs familles” après la fusillade.
Un nouvel attentat a été déjoué selon les autorités avec l’arrestation, mardi, de deux hommes soupçonnés de préparer “une action violente” et “imminente”. Clément Baur, 23 ans, et Mahiedine Merabet, 29 ans, ont été interpellés à la sortie d’un appartement de Marseille, où les enquêteurs ont retrouvé un arsenal important composé d’armes et 3 kg d’explosifs artisanaux, du TATP, dont une partie prête à l’emploi.