Pierre Franklin Tavarres à propos de l’inondation en Côte d’Ivoire : « Les Etats doivent penser leur géographie »

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Mercredi 20 juin 2018, le philosophe et homme politique du Cap Vert, Pierre Franklin Tavarres, était l’invité d’Africa 24. Le thème du jour était « Qui est responsable de l’inondation en Côte d’Ivoire ? » Le philosophe était accompagné par Malick Faye, responsable  de la communication du parti socialiste sénégalais en France, Oumar Diop, consultant en communication.

 La Côte d’Ivoire est située dans une zone équatoriale chaude, tropicale et humide. Les pluies sont toujours diluviennes, explique M. Tavarres. Cet incident intervient dans une période de grande pluie qui commence en mi-avril jusqu’à fin juillet, a-t-il précisé.  À ce titre, il n’est de secret pour personne qu’il s’agit d’une période critique dans la vie de la cote d’ivoire.

Pour répondre à la question qui lui est posée, à savoir situer les responsabilités de ce drame, le philosophe dit : « Le gouvernement doit savoir la géographie du territoire qu’il gère». Or, remarque-t-il,les gouvernements sont dans une incapacité notoire à pouvoir penser la géographie de leur territoire. C’est la raison pour laquelle les pauvres sont logés dans les parties les plus inondables. Ceux-ci, expulsés de partout à cause de l’inflation foncière, se voient dans l’obligation de se réfugier dans ces genres de zones insupportables, car inhabitable, tellement l’éventualité de ces genres de drame sont grandes.

Cette inondation, aux dires de M. Tavarres, relève de la responsabilité de l’État.  C’est à ce titre qu’il fait recours au philosophe allemand Hegel qui définit l’État comme « le summum de l’intelligence et de la volonté. » Partant de là, le philosophe martèle que la plupart de nos gouvernements sont en déficit d’intelligence et c’est ce qui explique qu’ils ne pensent pas la politique urbaine.  Parler de l’État, aux dires de Tavarres, c’est évoquer un président, un gouvernement, des grandes administrations et des collectivités territoriales. C’est la réunion de cet ensemble qui constitue l’État. Ce schéma ne tient pas compte du volet social de nos jours. Alors, il convient de pousser les États à mieux réfléchir sur leur politique urbaine, à tenir compte de leur population. «  Les Etats doivent penser leur géographie ; ils ne doivent jamais oublier les réalités économiques de leur pays», dixit Pierre Franklin Tavarres. Il évoque ainsi le rapport de nos États à leur géographie. Il cite à ce titre l’exemple de la Kigali, du Rwanda où les chefs d’État sont mus par une telle mentalité. Il importe, dit-il, de trouver une solution fiable pour que ces genres de drames ne se multiplient, car ils peuvent engendrer d’autres crises et notamment l’exil des jeunes gens.  Ce drame dépasse le cadre strictement ivoirien, il concerne l’humanité, car « C’est toujours l’Afrique qui souffre », martèle-t-il.

Rappelons que dans la nuit du lundi au mardi, la capitale ivoirienne a été victime d’une forte pluie diluvienne qui a coûté la vie à 20 personnes. Elle a causé également plusieurs dégâts matériels. Le gouvernement s’est réuni au cours de la journée du mardi pour définir des mesures de sécurisation du territoire.

Fousseni TOGOLA

 

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