Les chefs d’Etat de l’Union africaine réunis en sommet à Addis-Abeba ont décidé qu’il n’y aura pas de force africaine au Burundi sans le consentement du gouvernement burundais. Mais les chefs d’Etat espèrent encore convaincre Pierre Nkurunziza d’accepter l’arrivée de soldats de la paix sur son territoire.
Avec notre envoyé spécial à Addis-Abeba, Christophe Boisbouvier
Le commissaire Paix et Sécurité de l’Union africaine, l’Algérien Smaïl Chergui, l’a rappelé lors de sa conférence de presse dimanche matin : par le passé, le gouvernement burundais a sollicité l’aide de l’UA pour désarmer les groupes rebelles et pour collecter toutes les armes qui circulent illégalement au Burundi.
Aujourd’hui, le numéro 2 de la Commission de l’UA saisit cette perche pour proposer au gouvernement burundais une force africaine qui pourrait lui apporter un soutien sur cinq points : le désarmement des milices ; la protection des civils en coopération avec la police burundaise ; la facilitation du travail des défenseurs des droits de l’homme ; la récupération de toutes les armes qui circulent sur le territoire burundais ; éventuellement, le déploiement de la force de l’UA aux frontières du Burundi en fonction des besoins. Une référence à ce que le Burundi appelle « des infiltrations de rebelles venus du Rwanda ».
Il est trop tôt pour dire comment Pierre Nkurunziza va réagir à cette offre. Mais selon une source qui assistait ce week-end à un huis clos des chefs d’Etat africains, le représentant du gouvernement burundais à ce sommet, Joseph Butore, n’a pas fermé la porte à cette mission militaire de l’Union africaine, dès lors qu’elle contribuerait à la protection des civils.